Patrice Talon a apporté des précisions sur la notion de « trêve politique » introduite dans la Constitution révisée, lors d’un échange avec la presse le jeudi 18 décembre 2025. Une mise au point destinée à lever les inquiétudes suscitées par cette disposition, notamment celles relatives à une possible limitation de la liberté d’expression et de critique politique.
Bénin : Patrice Talon clarifie la trêve politique instaurée dans la nouvelle constitution
Incompréhensions, amalgames et doutes, c’est ce qui caractérise les débats depuis l’adoption en novembre dernier d’une nouvelle constitution au Bénin. Après de nombreuses explications apportées par l’Union Progressiste le Renouveau et le Bloc Républicain, initiateurs de la présente révision, Patrice Talon a lui-même profité de sa rencontre avec la presse pour apporter des précisions sur le contenu de la treve politique et ce qu’elle porte en termes d’exigences.
Selon le chef de l’État, la trêve évoquée dans le texte fondamental ne marque pas une rupture avec les pratiques antérieures. Il a rappelé que le cadre électoral béninois réglemente depuis longtemps les périodes de campagne, traditionnellement circonscrites aux semaines précédant les scrutins. « Théoriquement, dans les règles, on est en campagne électorale que deux semaines avant les élections », a-t-il indiqué, en référence aux dispositions en vigueur avant la révision constitutionnelle.
Patrice Talon a tenu à souligner que la nouvelle Constitution ne remet nullement en cause le droit à la critique politique. Il a insisté sur le fait que la liberté d’expression des acteurs politiques demeure pleinement garantie et même encouragée par le texte. « La critique par les acteurs politiques est permise, elle est même normale, elle est souhaitée », a-t-il affirmé, estimant qu’elle constitue un levier d’amélioration de l’action publique et de confrontation des idées.
La trêve politique pour mettre fin à la campagne électorale permanente
Pour le président, la notion de trêve vise avant tout à mettre fin à ce qu’il qualifie de campagne électorale permanente. Il a relevé que, dans les faits, les délais légaux sont souvent dépassés, installant un climat politique continuellement dominé par des enjeux électoraux. L’introduction du terme « trêve » répondrait ainsi à la volonté de rappeler le respect des règles et de contenir ces dérives.
Le chef de l’État a également expliqué que la révision constitutionnelle a, parallèlement, étendu la durée légale de la campagne électorale. Celle-ci peut désormais s’ouvrir jusqu’à un an avant le scrutin, contre quinze jours auparavant. En dehors de cette période clairement définie, les activités assimilables à une campagne ne sont pas autorisées.
« C’est cette période où on ne permet pas aux acteurs politiques d’être en campagne que nous appelons trêve », a précisé Patrice Talon, tout en réaffirmant que cette disposition n’interdit ni la prise de parole politique ni l’expression critique. Il a conclu en rappelant que « la disposition constitutionnelle consacre que la critique soit permanente ».
Ces explications de Patrice Talon devraient donc pouvoir mettre un terme à tout amalgame sur la question. Faut-il le rappeler, le nouveau texte de la constitution béninoise a déjà été promulgué par le président mercredi 17 décembre dernier après sa validation par la Cour constitutionnelle.
