Alors que le débat cristallise les attentions au sein de l’opinion nationale, les interrogations s’intensifient et s’amplifient au sein de l’opinion sur la révision du code électoral recommandée par la Cour dirigée par le Professeur Dorothé Sossa. En effet, seuls habilités par la constitution pour acter ou non cette recommandation de la haute juridiction, les députés de la neuvième législature – mouvance et opposition – sont la cible d’une démarche consensuelle entreprise par Patrice Talon.
S’il est de toute évidence que les députés de l’Union Progressiste le Renouveau et ceux du Bloc Républicain donneront un vote positif à ce projet de loi, mais qui passera peut-être sous la forme d’une proposition de loi, il n’en demeure pas moins que les députés du parti Les Démocrates – seule formation politique d’opposition présente au parlement – en fassent autant. Et c’est d’ailleurs pour cela, que le président a entrepris d’échanger avec toutes les parties prenantes aux fins d’obtenir sans doute, leur accord pour une relecture du code électoral déjà révisé une fois en 2019 par la huitième législature.
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Un appel à la collaboration politique ?
Ce lundi 22 janvier, les députés seront tous appelés à se joindre à ce processus de révision du code électoral. Patrice Talon va sans doute les convaincre de l’importance de travailler ensemble pour garantir des élections crédibles, apaisées et représentatives. Face aux progressistes, républicains, mais surtout les démocrates, il va montrer par cette approche consensuelle, le climat d’inclusion et de confiance qu’il veut ainsi établir entre les différentes parties prenantes, et la transition politique en douceur qu’il veut opérer dans le cadre des élections générales de 2026.
Des critiques et des inquiétudes persistantes
A quelques heures de la tenue de ces séances de travail avec les groupes parlementaires, l’heure est à la vigilance. Des critiques émergent au sein de l’opposition et de certaines organisations de la société civile. Certains estiment que la démarche consensuelle est un moyen de masquer des intentions politiques et de renforcer la position du président Talon. Les inquiétudes portent sur la possibilité d’une manipulation du processus pour avantager le pouvoir en place.
D’autres courants de pensée ont également exprimé leur préoccupation quant à la révision du code électoral, soulignant l’importance de garantir la participation équitable de toutes les parties prenantes, y compris celles qui peuvent exprimer des opinions divergentes.
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Le contexte politique tendu
La révision du code électoral intervient dans un contexte politique tendu au Bénin, marqué par des manifestations et des tensions entre le gouvernement et l’opposition au cours des dernières années. Certains acteurs politiques affirment que les réformes électorales devraient aller au-delà du simple code électoral et englober des questions plus larges telles que la liberté d’expression, le dialogue national, la libération des personnes arrêtées dans le cadre des violences de 2021 et le retour des exilés politiques.
Le défi de l’inclusivité
La réussite de la démarche consensuelle dépendra en grande partie de la capacité du gouvernement à garantir une participation inclusive et équitable de toutes les parties prenantes. Les discussions devront aborder des questions clés telles que la composition des organes électoraux, les modalités de scrutin et les garanties de transparence tout au long du processus électoral.
La réussite de la révision du code électoral pourrait être un signal fort de stabilité politique et de renforcement démocratique dans la région, mais l’échec pourrait aggraver les tensions existantes. La route vers un consensus véritable et durable sera parsemée de défis, mais l’espoir persiste que les acteurs politiques au Bénin seront en mesure de surmonter leurs divergences pour instaurer un système électoral qui reflète véritablement la volonté du peuple.