En Chine et aux États-Unis, les robotaxis déployés à grande échelle incarnent le futur de la mobilité urbaine. Mais malgré les démonstrations d’Elon Musk et l’offensive des géants comme Waymo ou Baidu, rentabilité, sécurité et régulation freinent encore leur expansion, notamment en Europe.
Les voitures sans conducteur, longtemps cantonnées à la science-fiction, sont désormais une réalité. Aux États-Unis, Waymo revendique déjà « 250 000 trajets payants par semaine », avec une flotte de 1 500 robotaxis dans plusieurs grandes villes. En Chine, Baidu Apollo vise les 1 000 véhicules autonomes à Wuhan d’ici fin 2025. À Austin, Tesla a lancé une dizaine de robotaxis, mais sous supervision humaine et dans une zone restreinte. Deux jours après, la NHTSA ouvrait une enquête pour des « incidents potentiellement liés à des défaillances de sécurité ».
Pour Hervé de Tréglodé, auteur d’un rapport pour France Stratégie, « c’est le début ». Selon RFI, il rappelle que « les États-Unis et la Chine ont investi plus de cent milliards d’euros dans l’autonomie de conduite depuis dix ans ». Les coûts de production baissent, autour de 30 000 euros par véhicule, promettant un coût de service cinq à six fois inférieur à un taxi classique.
Mais l’Europe, freiné par des règlementations strictes et des réticences culturelles, peine à suivre. Si Renault teste une navette autonome avec WeRide à Valence et que l’allemande MOIA expérimente à Munich, « le continent est très en retard », reconnaît Hervé de Tréglodé.
La sécurité reste centrale. Car, Waymo affirme une réduction de 92 % des accidents avec piétons, mais 61 % des Américains se disent encore inquiets, selon une enquête de l’AAA. Pourtant, conclut l’expert, « dans les vidéos des usagers, jamais on ne perçoit de peur. Au contraire, le confort est souvent salué ».
