Sarkozy et le financement libyen : Saïf al-Islam affirme détenir des preuves

Casimir Vodjo
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Saïf al-Islam

Dans un rare échange exclusif avec RFI, Saïf al-Islam Kadhafi, fils de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi, accuse à nouveau Nicolas Sarkozy d’avoir reçu des fonds libyens pour financer sa campagne présidentielle de 2007. Alors que le procès de l’ancien président français vient de s’ouvrir à Paris, les déclarations de Saïf al-Islam suscitent la controverse.

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Pour la première fois depuis 2011, Saïf al-Islam Kadhafi a choisi de s’exprimer publiquement sur l’affaire du financement présumé de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007. Dans un message transmis à RFI par une intermédiaire, il affirme avoir personnellement supervisé la remise de 5 millions de dollars en espèces destinés au candidat français.

Selon le fils du « Guide libyen », ces fonds auraient été remis en deux versements distincts de 2,5 millions de dollars chacun, en contrepartie d’engagements politiques et judiciaires de la part de Sarkozy. Ces engagements incluraient notamment la fin des poursuites contre six Libyens impliqués dans l’attentat du DC10 d’UTA en 1989. Il affirme également que Claude Guéant, alors directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy, aurait personnellement reçu ces valises d’argent.

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Saïf al-Islam accuse également des proches de l’ancien président français d’avoir exercé des pressions à plusieurs reprises, entre 2021 et 2022, pour qu’il modifie son témoignage. Il cite notamment Souha al-Bedri, consultante basée à Paris, et un autre intermédiaire, Noël Dubus, qui aurait tenté de convaincre Hannibal Kadhafi, son jeune frère emprisonné au Liban, de le soutenir dans cette entreprise.

Ces accusations sont fermement démenties par les personnes mises en cause et par Nicolas Sarkozy lui-même. L’ancien président dénonce des allégations « fantaisistes et opportunistes », et affirme n’avoir jamais reçu le moindre centime libyen. Son avocat, Me Christophe Ingrain, qualifie les propos de Saïf al-Islam de « pure vengeance », rappelant le rôle décisif de la France dans l’intervention militaire contre le régime de Kadhafi en 2011.

Cette affaire sulfureuse repose également sur des anecdotes troublantes, comme celle rapportée par Saïf al-Islam, où Claude Guéant aurait dû monter sur une valise pleine de dollars pour la fermer. Cependant, la justice française n’a jusqu’à présent reçu aucun document ou enregistrement confirmant ces accusations.

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