Sécurité maritime: la Marine française en première ligne dans le Golfe de Guinée

Casimir Vodjo
Lecture : 3 min
Marine française @ Cols bleus

Le Golfe de Guinée fait face à de nombreux défis sécuritaires, allant de la piraterie en haute mer aux trafics de drogue, en passant par la pêche illégale. Pour contrer ces menaces, la Marine française s’engage depuis plusieurs décennies aux côtés des nations riveraines. Lors d’un point presse, le 3 octobre, le contre-amiral Yann Bied-Charreton est revenu sur les efforts déployés par la France dans cette région, à travers l’opération Corymbe, des initiatives de formation et des exercices maritimes d’envergure.

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Zone stratégique pour le commerce international, le Golfe de Guinée est depuis plusieurs années en proie à l’insécurité maritime. Pirates, trafiquants, pêcheurs illégaux et passeurs y prolifèrent, menaçant les économies locales et internationales. Le contre-amiral Yann Bied-Charreton, adjoint aux opérations du commandant en chef pour l’Atlantique, a décrit cette zone comme une “aubaine pour les trafiquants” lors du point de presse hebdomadaire du ministère français des Armées.

Selon lui, la pêche illégale non déclarée et non réglementée prive les nations riveraines d’un revenu annuel estimé entre 1,5 et 3 milliards d’euros. Face à cette réalité, la France renforce son appui aux États riverains pour améliorer leur sécurité maritime. Ce soutien passe principalement par l’opération Corymbe, qui, depuis 1990, vise à sécuriser cette zone critique tout en développant des partenariats avec les marines des pays concernés.

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Des initiatives pour une coopération efficace

Dans le cadre de l’opération Corymbe, la Marine française a développé deux initiatives majeures : l’Académie maritime Siren et l’exercice Grand African Nemo. L’Académie Siren offre des formations théoriques et pratiques sur la sécurité maritime à destination des États riverains, en collaboration avec des experts de l’Union européenne et des Nations unies. Ces formations couvrent des enjeux variés, tels que la lutte contre la pollution, le narcotrafic, la pêche illégale et les opérations de sauvetage en mer.

L’exercice Grand African Nemo, quant à lui, vise à opérationnaliser cette coopération régionale. Il réunit chaque année un nombre important de nations pour des entraînements conjoints. Pour l’édition 2024, pas moins de 55 unités africaines y participeront. Cet exercice, co-organisé par la France et l’architecture de sécurité maritime de Yaoundé, permet de renforcer les capacités de réponse des marines locales face aux diverses menaces. Notamment, la Côte d’Ivoire, pour la première fois, étendra ses opérations au-delà de ses frontières, preuve du dynamisme de cette coopération régionale.

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Cependant, malgré ces avancées, les défis restent nombreux. Il faudra une coopération soutenue et des ressources accrues pour venir à bout des menaces qui pèsent sur la région. La persistance de la piraterie, des trafics illégaux et de la pêche illicite montre que la sécurité dans le Golfe de Guinée est un travail de longue haleine, où chaque nation riveraine et ses partenaires internationaux doivent jouer un rôle clé.

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