Sénat au Bénin : Jean-Baptiste Elias appelle à une réflexion de fond

Loan Tamin
4 min
Jean-Baptiste Elias, Président du FONAC.

Au Bénin, Jean-Baptiste Elias, président du Front des Organisations Nationales contre la Corruption (FONAC),  s’est prononcé sur la proposition de création d’un Sénat adoptée par révision constitutionnelle le 15 novembre 2025 à l’Assemblée nationale. C’était au symposium annuel de l’Institut des Artisans de Justice et de Paix (IAJP) tenu samedi 22 novembre 2025 à Cotonou.

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Bénin : l’avis mitigé de Jean-Baptiste Elias sur la création d’un Sénat

Jean-Baptiste Elias est-il pour la création d’un Sénat au Bénin ? Intervenant samedi devant les participants du symposium annuel de l’Institut des Artisans de Justice et de Paix (IAJP), le président du Fonac a donné une position mitigée sur la question. À l’occasion, il a d’abord rappelé que le Bénin, en tant qu’État souverain, reste libre d’opter pour les institutions qu’il juge adaptées, rapporté La Nouvelle Tribune. Lors de cet événement qui a d’ailleurs porté sur le thème :  « Élections pacifiques, alternance politique et cohésion sociale : gages de l’unité nationale », Jean Baptiste Elias estime nécessaire qu’il existe une cohérence entre le nom d’une institution et son contenu réel. Pour étayer son propos, il affirme avoir étudié l’organisation institutionnelle de 188 pays, constatant que 107 d’entre eux ne disposent pas de Sénat. « Vérifiez toujours ce que je dis. Je ne parle jamais sans preuves », a-t-il insisté.

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Le président du FONAC a ensuite établi un lien entre efficacité institutionnelle, gouvernance et lutte contre la corruption. S’appuyant sur l’indice de Transparency International, il a rappelé que les pays les mieux classés de la région ouest-africaine. Il cite notamment le Cap-Vert, régulièrement présenté comme le moins corrompu et qui ne possèdent pas de chambre haute. D’autres pays comme les Seychelles, l’île Maurice et le Botswana, ont également été cités. Selon lui, ces pays africains qui sont mieux notés que le Bénin en matière d’intégrité publique, ne disposent pourtant pas de Sénat. Certains ont mis en place des organes alternatifs, comme le Conseil des chefs au Botswana.

Pas de position officielle de Jean-Baptiste Elias sur la question

Élargissant sa comparaison, Jean-Baptiste Elias a évoqué l’Afrique du Nord, mentionnant les cas du Maroc et de la Tunisie, pour souligner que chaque pays adopte une architecture institutionnelle propre à son histoire et à ses besoins. Selon lui, la dénomination « Sénat » renvoie à un modèle précis, inspiré d’une tradition institutionnelle particulière, ce qui mérite une réflexion approfondie avant toute adoption au Bénin. Le président du FONAC a enfin annoncé que l’organisation rendra publique, dans les prochains jours, une position officielle sur les sujets brûlants de l’actualité nationale.

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Au Bénin, la création du Sénat a été adoptée le samedi 15 novembre 2025 par révision constitutionnelle actée par un vote à 90 voix pour et 19 contre à l’Assemblée nationale. La proposition portée par les partis Union Progressiste le Renouveau et le Bloc Républicain n’est pas du goût de l’opposition portée par Les Démocrates qui dénonce par ailleurs, une révision inopportune.

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