La proposition de révision de la Constitution, introduite à l’Assemblée nationale le vendredi 31 octobre 2025 par deux députés de la majorité, a obtenu lundi 3 novembre, l’accord de la Commission des lois pour examen en plénière dans les prochains jours.
Bénin : la proposition de loi sur la révision constitutionnelle adoptée à l’Assemblée nationale
La proposition de révision constitutionnelle portée par deux députés de la majorité présidentielle au Bénin va être examiné au parlement. Présentée par les présidents des groupes parlementaires Union Progressiste le Renouveau (UPR) et Bloc Républicain (BR), cette initiative s’inscrit dans la volonté affichée de consolider la stabilité politique et d’approfondir la gouvernance démocratique au Bénin, précisent les initiateurs.
Selon eux, l’un des points majeurs du texte est la création d’une nouvelle institution : le Sénat, conçu comme une chambre de réflexion, de médiation et de veille politique pour renforcer la stabilité et la continuité de l’État. Cette chambre haute aura notamment pour mission de « rapprocher, voire d’arbitrer les options politiques divergentes au profit d’une action publique efficace et consensuelle ». Le futur Sénat devrait également veiller à la stabilité des institutions, à la continuité de l’État et à l’ancrage de mœurs politiques pacifiées, propices à la cohésion nationale et au développement durable.
Sur le plan législatif, le Sénat serait appelé à délibérer en amont sur les projets ou propositions de loi à portée politique, notamment ceux relatifs à l’organisation et à la dévolution du pouvoir d’État. Il disposerait par ailleurs du pouvoir de demander une seconde lecture des lois votées à l’Assemblée nationale, à l’exception des lois de finances.
Vers une chambre des sages pour un débat politique apaisé
Le texte précise la composition du futur Sénat, qui comprendrait des membres de droit : les anciens présidents de la République, les anciens présidents de l’Assemblée nationale et de la Cour constitutionnelle, ainsi que les anciens chefs d’état-major des forces armées et de sécurité.
Cette configuration traduit la volonté de s’appuyer sur l’expérience et la neutralité des « sages » de la République pour préserver la concorde nationale et garantir la qualité du débat démocratique.
L’adoption de la proposition par la Commission des lois ouvre la voie à une plénière décisive, au cours de laquelle les députés devront se prononcer sur l’opportunité et la portée de cette révision. Si elle est adoptée, cette réforme marquera une évolution majeure dans l’architecture institutionnelle du Bénin, trente-deux ans après l’adoption de la Constitution du 11 décembre 1990.
			