Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a confirmé, dans son discours de Nouvel an prononcé ce mardi 31 décembre 2024, que toutes les bases militaires étrangères quitteront le territoire sénégalais en 2025.
Dans une allocution prononcée le 31 décembre, le président Bassirou Diomaye Faye a officialisé une décision attendue depuis plusieurs mois : « J’ai instruit le ministre des Forces armées de proposer une nouvelle doctrine de coopération en matière de défense et de sécurité, impliquant, entre autres conséquences, la fin de toutes les présences militaires de pays étrangers au Sénégal, dès 2025. ».
Cette annonce, bien qu’historique, n’est pas une surprise. Le président Faye, entré en fonctions en avril dernier après une élection remportée sur un programme souverainiste, avait déjà évoqué cette perspective. En novembre, il avait déclaré que « la souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires (étrangères) dans un pays souverain ».
L’impact immédiat de cette mesure concerne principalement la France, qui maintient aujourd’hui environ 350 militaires répartis sur trois sites dans la région de Dakar. Ces effectifs sont essentiellement engagés dans la formation des armées ouest-africaines, une mission appelée à prendre fin avec cette décision.
Pour le président sénégalais, cette rupture n’est pas synonyme d’isolement. « Tous les amis du Sénégal seront traités comme des partenaires stratégiques, dans le cadre d’une coopération ouverte, diversifiée et décomplexée », a-t-il précisé, insistant sur l’importance d’une nouvelle doctrine militaire adaptée aux enjeux contemporains.
Cette décision s’inscrit également dans une dynamique panafricaine plus large. Le Sénégal, après 64 ans d’indépendance, semble vouloir affirmer une posture de leadership régional, libérée des relations de dépendance héritées de la période coloniale.