Lors d’une conférence de presse tenue le mercredi 17 juillet 2024, Aminata Touré, ancienne Première ministre du Sénégal, a appelé à la démission de Macky Sall de la présidence de son parti, l’Alliance pour la République (APR).
Aminata Touré exige la démission de Macky Sall de la tête de l’APR. Cette demande fait suite à la nomination du président sénégalais par son homologue français Emmanuel Macron en fin 2023 comme envoyé spécial et président du Comité de suivi du Pacte de Paris pour la planète et les peuples. Aminata Touré a exprimé son indignation face à ce double rôle, affirmant qu’il pourrait constituer une ingérence de la France dans les affaires internes du Sénégal.
« Nous interpellons son patron le président Macron : Macky Sall ne peut pas continuer à travailler pour vous et diriger un parti politique d’opposition au Sénégal. Ce serait une immixtion de la France dans les affaires intérieures du Sénégal », a déclaré Aminata Touré dans un premier selon ses propos cités par Afrique sur 7. « Ou Macky Sall continue à travailler pour vous et il démissionne de son poste de président de l’APR ou alors il démissionne du poste d’envoyé spécial que vous lui avez octroyé pour rester à la tête de son parti l’APR. Voilà Monsieur Macron ce qui doit être clarifié dans les meilleurs délais », va-t-elle poursuivre.
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Des appels à la démission qui s’intensifient
Avant cette réaction de l’ancienne ministre qui a pourtant servi sous Macky Sall, plusieurs acteurs de la scène politique sénégalaise avaient déjà manifesté leur mécontentement vis-à-vis de la nomination du président de l’Alliance pour la République (APR). C’est le cas par exemple des membres du Fite (Front pour l’inclusivité et la transparence des élections) qui avaient déjà sonné l’alerte depuis novembre 2023 alors que Macky Sall se préparait à quitter les affaires. Ces derniers se sont en effet, insurgés contre la nomination du président sénégalais Macky Sall au poste d’envoyé spécial et président du comité de suivi du Pacte de Paris pour la planète et les peuples (4P).
Le Fite a notamment estimé que le Chef d’Etat français par cet acte s’est immiscé dans la politique intérieure du Sénégal en faisant, « les éloges du président sénégalais et de la démocratie dans le pays ». Ce qui est, selon le front de l’opposition, une méconnaissance des différents rapports des missions électorales déployées au Sénégal en 2021 et 2022. Des enquêtes qui évoquent des manquements dans les processus électoraux au Sénégal. Un argumentaire qui rejoint donc celui de l’ancienne ministre Aminata Touré qui ne demande qu’une chose au prédécesseur de Bassirou Diomaye Faye : la démission.