Le président sénégalais Macky Sall ne sera pas en lice pour un autre quinquennat pour l’élection prévue en février 2024. A la surprise générale, il a renoncé lundi soir dans un discours à la nation, diffusé en direct sur la Radio-Télévision sénégalaise à la magistrature présidentielle. Plusieurs personnalités donnent déjà leurs premières réactions.
Macky Sall déjoue les pronostics qui le voyaient concourir une troisième fois à la magistrature présidentielle au Sénégal. Le Chef de l’Etat a renoncé à cette candidature qui divisait jusque-là les sénégalais. « Ma décision, longuement et murement réfléchie, est de ne pas être candidat à la prochaine élection [présidentielle] du 25 février 2024 », a annoncé ce lundi soir le président sortant, et ce, a-t-il précisé, « même si la Constitution m’en donne le droit ».
Cette déclaration qui est sans doute un ouf de soulagement pour de nombreux sénégalais, a réjoui de nombreuses sénégalaises qui ont exprimé leur joie et leur satisfaction, mais aussi des inquiétudes. Voici quelques réactions rapportées à RFI.
- Déthié Fall, président du Parti républicain pour le progrès (PRP), membre de la coalition d’opposition Yewwi Askan Wi, entend une annonce qui va dans le bon sens, mais il attend davantage du chef de l’État. « Enfin, il accepte ce que la Constitution lui impose […] C’est un pas qui n’est pas suffisant : il s’agit de faire les pas nécessaires pour l’apaisement du climat politique, ce n’est pas difficile. D’abord, la libération de tous les détenus politiques, mais aussi la participation de tous à l’élection présidentielle […] Aujourd’hui, ce droit qui l’empêche de se présenter nous donne également ce droit nous autres de se présenter et à Ousmane Sonko aussi. », a-t-il confié à RFI.
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- Aminata Touré, ancienne Première ministre qui a quitté la majorité en septembre dernier, désormais candidate à la présidentielle, il n’est jamais trop tard pour respecter la Constitution, mais elle reste vigilante. « Ce n’est pas une faveur que le président Macky Sall fait au Sénégal, c’est au contraire face à la clameur générale […] qu’il a dû reculer. Pour moi, il aurait pu nous épargner tous ces moments difficiles pour le pays et notamment la mort de 16 manifestants puisque le background, c’était quand même cette histoire de troisième mandat qu’il aurait dû clarifier depuis très longtemps. Nous restons vigilants parce que nous souhaitons que soient organisées des élections inclusives […] libres, et transparentes [….] », clame-t-elle.
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- Mamadou Mbodj, coordonnateur de la Plateforme des forces vives F24, se sent à la fois soulagé, déçu et inquiet pour les élections à venir. « Soulagé parce qu’on voulait qu’il ne se présente pas, la loi ne lui donne pas la possibilité de le faire ; déçu parce qu’il dit que la loi lui permet […] En tant que démocrate et homme d’État, il aurait dû avoir la hauteur et dire qu’il se conforme aux dispositions constitutionnelles […] Il a été beaucoup question de violences dans son discours, mais il pointe du doigt accusateur les autres, les «forces occultes», les «fossoyeurs de la république» alors que la violence est d’abord institutionnelle […] elle s’abat sur les populations, sur les opposants. C’est le fait de son gouvernement, de ses forces de défense et de ses nervis […] »