Dans une adresse à la nation jeudi, le président Bassirou Diomaye Faye a annoncé la dissolution du Parlement et fixé les législatives anticipées au 17 novembre 2024. Au lendemain de cette annonce qui agite l’actualité sénégalaise, l’on apprend de sources bien introduites, qu’il n’y aura pas de parrainage pour le compte de ce scrutin.
Les prochaines élections législatives, prévues pour le 17 novembre 2024 au Sénégal, se dérouleront sans le système de parrainage. Une suppression qui trouve sa justification dans les contraintes liées à l’urgence de la situation, selon l’analyse de plusieurs juristes et experts électoraux. Le parrainage, qui s’est avéré une procédure complexe et longue, n’est pas prévu en cas d’élections anticipées. Ni la Constitution, ni le Code électoral ne prévoient en effet de telles contraintes dans ces circonstances.
« Juridiquement, il ne doit pas y avoir de parrainages lors de ces élections anticipées », a expliqué au micro de l’OBS, un juriste spécialiste des questions électorales, sous couvert d’anonymat. S’appuyant sur la jurisprudence française, il affirme que les juges sénégalais suivront probablement l’exemple de leurs homologues français, qui ont également tranché en faveur de la suppression du parrainage lors d’élections anticipées.
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Ndiaga Sylla, un expert électoral reconnu, partage cet avis. Il souligne que la date du 17 novembre ne permet pas de respecter les délais imposés par le Code électoral. « On ne peut plus faire de parrainage parce que les listes doivent être déposées dans moins de 65 jours, alors que la collecte des signatures doit être réalisée, des mois avant le dépôt des candidatures », précise-t-il. Ainsi, le délai trop court pour la constitution des dossiers rend matériellement impossible la mise en place du parrainage.
Selon Les Echos, le Conseil constitutionnel sénégalais a confirmé, sur demande du président Bassirou Diomaye Faye, que cette mesure serait suspendue pour ces élections spécifiques.
Pour rappel, Bassirou Diomaye Faye qui a été investi président le 2 avril 2024, a été confronté à une Assemblée dont la majorité parlementaire est acquise à la cause de l’opposition. Entre blocage de ses projets phares dont notamment, la révision de la constitution et son désir de mettre le grappin sur le Parlement, M. Diomaye n’a trouvé autre issue que de dissoudre le Parlement qu’il qualifie de « frein à la volonté du peuple sénégalais ».