Face aux accusations de vouloir prolonger son mandat, Macky Sall a réaffirmé sa décision de ne pas participer à la prochaine élection présidentielle au Sénégal. Le Secrétaire général du gouvernement, Seydou Gueye, a déclaré à RFI : « Ce n’est pas celui qui a cherché à raccourcir un mandat de 7 ans qui va essayer de grignoter 10 mois », a commenté le Secrétaire général du gouvernement. « Personne ne doit plus soupçonner le président de vouloir garder le pouvoir », a-t-il ajouté.
Concernant le candidat de la majorité, Amadou Ba, le Président a exprimé sa confiance en lui, confirmant ainsi qu’il reste le candidat de la majorité présidentielle pour l’élection désormais fixée au 15 décembre 2024. Macky Sall a souligné l’importance d’un dialogue pour renforcer la crédibilité des institutions et du scrutin, visant à assurer un processus électoral pacifié sans contestations majeures, selon les propos de Seydou Gueye.
Le Président a également demandé à la ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall, de prendre des mesures pour pacifier l’espace public, une démarche interprétée par certains comme un appel à la libération de détenus politiques. Seydou Gueye a confirmé que cela concernait le dossier des détenus politiques actuellement en justice.
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Réactions de l’opposition et de la société civile
Un cadre du parti d’opposition d’Ousmane Sonko a réagi immédiatement, soulignant que la ligne rouge était le report de l’élection et appelant au rétablissement du principe de l’élection le 25 février. Une plateforme de la société civile nouvellement créée, appelée “Protéger notre élection”, regroupant une quarantaine d’organisations, de syndicats et de personnalités indépendantes, appelle à la mobilisation. Elle prévoit un débrayage dans les écoles le 9 février, ainsi que la mobilisation des communautés religieuses lors de la grande prière du vendredi et dans les églises dimanche, pour demander un retour au calendrier électoral initial.
Par ailleurs, une vingtaine de députés s’apprêtent à saisir le Conseil constitutionnel dans l’espoir d’obtenir une déclaration de l’inconstitutionnalité de la loi sur le report de la présidentielle au 15 décembre. En outre, un éditorial commun repris par l’ensemble de la presse sénégalaise dénonce la fermeture définitive de la chaîne de télévision Walf TV et appelle au retour à l’ordre constitutionnel.