Albinisme au Bénin : Jean Claude Tohounmè évoque 03 difficultés majeures

Touré Soulémane
Lecture : 4 min

Au Bénin, les personnes atteintes d’albinisme font face à de multiples défis qui entravent leur intégration dans la société. Ce mercredi 29 janvier 2025, Jean Claude Tohounmè, Président de l’Association Nationale des Albinos du Bénin (ANAB), a souligné trois difficultés majeures auxquelles cette communauté est confrontée : la stigmatisation sociale, les obstacles à l’insertion professionnelle et les risques de violences.

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Dans une interview accordée à Africaho ce mercredi, le Président de l’Association Nationale des Albinos du Bénin (ANAB), Jean Claude Tohounmè a relevé les subtilités auxquelles se heurtent, les albinos au Bénin. D’abord, la première difficulté est la stigmatisation persistante.

En dépit des avancées législatives, les albinos subissent encore des discriminations quotidiennes en raison de leur apparence. “Beaucoup sont exclus des activités sociales, voire des emplois, simplement à cause de leur couleur de peau”, souligne Tohounmè. La perception de l’albinisme comme une malédiction ou une anomalie dans certaines régions du pays renforce cette exclusion.

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Ensuite, l’insertion professionnelle reste un défi de taille. Les albinos diplômés rencontrent des difficultés à accéder à des emplois adaptés à leurs compétences, souvent à cause de préjugés liés à leur handicap visuel. Selon Tohounmè, malgré des efforts pour obtenir des formations professionnelles et des diplômes, “l’insertion dans le tissu social reste extrêmement difficile”.

Enlèvements, crimes rituels (…), ces faits qui rongent en silence

Par ailleurs, on note également d’autre facteurs non négligeables. “Il y a un volet non négligeable dans les difficultés que nous vivons, mais on le vit en silence. Quand tu vas chez un coiffeur, par exemple, pour te coiffer, sois certain à 110% qu’il va voler un peu de tes cheveux. Il va introduire dans un parfum et commencer par l’utiliser pour s’attirer de la clientèle. Ou bien, il va en prendre et en fournir aux charlatans, aux tradipraticiens qui en raffolent pour les produits de chance, pour les produits d’attirance de clientèle” confie-t-il à Africaho.

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Enfin, les risques de violences physiques et rituelles constituent un danger majeur pour cette population. Jean Claude Tohounmè évoque les crimes rituels visant les albinos, particulièrement en raison de croyances mystiques. Des individus sont parfois enlevés et assassinés pour leurs organes, dans une quête macabre de pouvoir ou de richesse. “La peur est omniprésente. Nos enfants vivent dans l’angoisse, et de nombreux cas restent impunis”, déplore-t-il.

“Nous étions trois chez notre maman. Mon petit frère et ma petite sœur sont portés disparus jusqu’à aujourd’hui sans que l’Etat, sans que la justice n’ait pu trouver l’issue pour que justice soit faite à ma pauvre mère. Elle pleure jusqu’à aujourd’hui l’absence de mes deux frères”, a laissé entendre Vanissa.

Malgré ces obstacles, l’espoir reste vivant. L’engagement de l’ANAB et la solidarité de certaines institutions peuvent ouvrir la voie à un avenir plus inclusif pour les albinos du Bénin.

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