Sommet africain sur le climat: la promotion des énergies vertes divise les Chefs d’Etat

Paul Danongbe
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Le “Africa Climate Summit” qui a démarré depuis lundi 4 septembre dernier et qui doit connaitre son épilogue ce mercredi à Nairobi, rassemble les 54 pays du continent autour d’une vision commune sur l’unité dans la lutte contre le réchauffement climatique, notamment dans les moyens mis en œuvre, en vue de la COP 28 prévue à Dubai en décembre 2023. Hier mardi,  les Émirats arabes unis ont annoncé 4,5 milliards de dollars d’investissements après que le secrétaire général des Nations unies a estimé que l’Afrique pourrait devenir « une superpuissance des énergies renouvelables ». Mais les Chefs d’Etat africains présents au sommet ont affiché des divergences sur la stratégie à adopter sur le sujet.

 

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Les chefs d’Etat africains divisés sur la stratégie commune à adopter pour la promotion des énergies vertes sur le continent. Réunis à Nairobi pour Sommet africain sur le climat, ces derniers n’ont pas pu s’accorder mardi, deuxième jour des assises, alors que Antonio Guterres, le secrétaire général des Nations unies, a déclaré à la tribune: « Les énergies renouvelables pourraient être le miracle africain. » A ce sommet qui devrait être, une fois encore, l’occasion pour ces dirigeants d’agir en synergie, c’est par le manque de complémentarité, de fédération et surtout par la division qu’ils se sont illustrés. Chacun a tenté de  surtout de mettre en avant les spécificités et les atouts respectifs de son pays pour obtenir des financements.

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En effet, président de la République du Congo, Denis Sassou-Nguesso estime que le cœur de la lutte pour obtenir des financements et la création d’un marché carbone mondial doit se faire autour des forêts du bassin du Congo, de l’Indonésie et du Brésil. « Les trois bassins concentrent 80% de la biodiversité mondiale et constituent le régulateur de l’équilibre carbone de la planète », a-t-il affirmé.

 Azali Assoumani, président de l’archipel des Comores, souhaite pour sa part que la notion d’économie bleue qui détermine le rôle des océans soit mise en avant. « Nous plaidons pour un soutien pour une économie bleue durable et lançons un appel pour un nouveau partenariat et des collaborations », a-t-il dit. Il est soutenu par Ismaïl Omar Guelleh, chef d’État de Djibouti, qui lui aussi, a abondé dans le même sens.

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Les énergies fossiles, l’autre paire de manches

Un autre pan sur lequel, les Chefs d’Etat africains semblent bougrement s’accorder: les énergies fossiles. A la tribune du Sommet, William Ruto, président du Kenya, pays qui accueille le sommet, indique que son pays fait figure d’exemple en matière d’énergies fossiles, informant ainsi que plus de 90% de son électricité provient des énergies vertes. Pour lui, il faut s’en éloigner tout simplement et mettre l’accent sur les énergies renouvelables.

En revanche, Macky Sall, président du Sénégal, relève que son pays avait besoin du gaz comme « énergie de transition », tout en développant son secteur du renouvelable. Selon lui, demander aux pays qui polluent le moins d’abandonner ces « énergies de transition » serait « une injustice ». Les discussions n’ont pas autant évolué vers des résolutions qui intègrent chacune des positions. Mais la déclaration finale de ce sommet de Nairobi est prévue mercredi 6 septembre dans la matinée. Les prochaines devraient donc pouvoir situer les uns et les autres.

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