Un commissariat de police a été la cible d’une attaque armée dans la nuit du lundi 16 juin, à Sonsoro, arrondissement de la commune de Kandi, dans le nord-est du Bénin. L’attaque, survenue peu avant minuit, a été menée par des individus armés non identifiés, selon des sources sécuritaires.
Des détails sur l’attaque perpétrée lundi à Sonsoro dans le nord du Bénin. Les assaillants ont ouvert le feu sur le bâtiment, criblant de balles les murs du commissariat. Contrairement à certaines rumeurs relayées sur les réseaux sociaux, le poste de police n’a pas été incendié, rapporte Banouto. Ce sont en réalité quatre motos qui ont été brûlées lors de l’attaque, précisent les forces de l’ordre citées par le média.
Aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée. Les policiers présents au moment des faits sont sortis indemnes, bien que choqués par l’intensité de l’attaque.
Une zone de plus en plus exposée aux incursions
Cet incident survient dans un contexte sécuritaire tendu dans le nord du Bénin, une région de plus en plus exposée aux incursions de groupes armés opérant depuis les zones frontalières. Deux semaines plus tôt, le 4 juin, le commissariat de Tanougou, dans la commune de Tanguiéta, avait déjà été attaqué. Cette fois-là, le bilan avait été lourd : deux policiers et trois militaires tués, et trois autres blessés.
Les forces de défense et de sécurité béninoises, en alerte dans la zone, ont annoncé avoir repoussé plusieurs des assaillants au cours de cette précédente attaque. Des opérations de ratissage sont en cours dans le département de l’Alibori, où se situe Kandi, pour tenter de localiser les auteurs de l’incursion de Sonsoro.
Les autorités n’ont pas encore officiellement communiqué sur cette dernière attaque, mais l’intensification des actions armées au nord du pays continue de susciter l’inquiétude des populations locales.
Mirador : la réponse stratégique du Bénin face à la menace terroriste
Face à la recrudescence des attaques armées dans le nord du pays, les autorités béninoises misent sur une réponse militaire structurée : l’opération Mirador. Déployée dans les zones frontalières depuis plusieurs mois, cette force spéciale a notamment pour mission de contenir les incursions de groupes armés et de sécuriser les localités vulnérables.
La dynamique de cette opération a récemment connu un pas nouveau avec la nomination du colonel André Fofo Dokoui à sa tête. Officier aguerri, réputé pour sa connaissance du terrain et son approche offensive, il devient le principal artisan de la stratégie anti-terroriste du Bénin. Sa prise de fonction intervient alors que les attaques deviennent plus fréquentes et plus ciblées, comme en témoignent les événements survenus à Sonsoro et, plus tôt, à Tannougou.
Sous son commandement, Mirador devrait intensifier les opérations de ratissage, renforcer les dispositifs de renseignement, et mieux coordonner les unités déployées sur le terrain. Pour les autorités, il ne s’agit plus seulement de réagir, mais d’anticiper et de dissuader.