Au Soudan, une attaque des Forces de soutien rapide (FSR) contre le village de Hodur, dans l’État de Guezirah, a fait au moins 11 morts et 18 blessés dimanche 10 novembre 2024. Le bilan des victimes à Hilaliya, assiégée depuis plus de deux semaines, dépasse désormais les 300 civils tués. L’escalade de la violence dans cette région fait des milliers de déplacés, et des violations des droits humains sont régulièrement dénoncées par des ONG.
Les Forces de Soutien Rapide (FSR) soudanais ont encore semé la terreur et la désolation. Dimanche 10 novembre, le groupe paramilitaire a frappé le village de Hodur, situé dans l’État de Guezirah, au centre du Soudan. Selon un communiqué de l’ONG Réseau des médecins soudanais, au moins 11 personnes ont perdu la vie et 18 autres ont été blessées lors de l’incident. Parmi les victimes, des enfants figurent également, ce qui souligne la brutalité de l’attaque.
Toutefois, les assaillants ont également saccagé le centre de santé local ainsi que les habitations du village, un acte qui témoigne de la violence systématique à l’encontre des infrastructures civiles. Ce type de destruction fait partie d’une série d’attaques ciblant des zones résidentielles et des installations de santé, alors même que les autorités internationales et humanitaires appellent à la protection des civils.
“Les groupes armés ont tué ces civils sans pitié”
L’escalade de la violence dans la région est renforcée par la situation dramatique à Hilaliya, une autre ville de l’État de Guezirah, assiégée depuis plus de 17 jours. Le collectif Nidaa Al-Wasat, qui surveille les violations des droits humains au Soudan, a déclaré que le nombre de morts dans cette ville dépasse désormais les 300, dont de nombreux enfants, personnes âgées et malades. “Les groupes armés ont tué ces civils sans pitié”, a déploré l’organisation. À ce jour, les FSR n’ont pas commenté ces allégations concernant Hilaliya.
Le contexte de cette violence accrue est lié à la reddition, le 20 octobre, du commandant régional des FSR, Abu Aqla Keikel, aux Forces armées soudanaises (FAS). Selon des militants locaux et des groupes de bénévoles, cet événement a provoqué une réaction violente des FSR, qui ont intensifié leurs attaques dans l’est de Guezirah, particulièrement après la défection de leur leader régional.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA) a averti que l’intensification des violences dans la région a forcé près de 135 400 personnes à fuir leurs foyers depuis la fin octobre. Plus de 30 villages et villes ont été touchés par ce déplacement massif de populations. Ce chiffre dramatique illustre l’ampleur de la crise humanitaire dans l’État de Guezirah, déjà durement affecté par les conflits qui secouent le Soudan depuis avril 2023.
La guerre civile fait plus de 24 850 victimes
Depuis cette date, le pays est plongé dans une guerre civile opposant les FAS aux FSR, avec des violences incessantes qui ont déjà fait plus de 24 850 victimes, selon les données de l’Armed Conflict Location and Event Data Project (ACLED), publiées le 14 octobre dernier. La guerre entre ces deux groupes rivaux déstabilise le pays, provoque des souffrances humaines immenses et compromet les efforts humanitaires pour venir en aide aux populations les plus vulnérables.
L’escalade des violences au Soudan, notamment dans l’État de Guezirah, met en lumière la fragilité d’une situation déjà catastrophique. Alors que des milliers de civils se retrouvent pris entre les feux des combats, la communauté internationale est appelée à intervenir pour stopper cette spirale de violences, protéger les civils et faciliter l’accès humanitaire dans les zones les plus touchées. Le Soudan, un pays au cœur de l’Afrique, continue de payer un lourd tribut dans ce conflit fratricide, avec des conséquences dramatiques pour sa population.