La capitale soudanaise, Khartoum, a été secouée par d’importantes frappes aériennes et des tirs d’artillerie ce jeudi 26 septembre 2024, alors que l’armée intensifie ses combats contre les forces paramilitaires. Cette offensive survient dans un contexte de guerre qui dure depuis près d’un an et demi.
Dans la nuit, l’armée soudanaise a lancé une offensive vers 2 heures du matin, ciblant plusieurs positions des Forces de soutien rapide (FSR). Les habitants de Khartoum ont rapporté des « tirs d’artillerie intenses » et des bombardements concentrés sur le centre de la ville. Selon des sources militaires, l’armée aurait pris le contrôle de deux ponts stratégiques : le pont du Nil blanc et le pont McNimir, qui séparent les zones contrôlées par l’armée de celles tenues par les paramilitaires. Des avancées auraient également été réalisées dans le quartier de Bahri, où se trouvent des positions des FSR.
Cette offensive représente la première grande action militaire de l’armée en près de quatre mois, visant à regagner du terrain dans une capitale largement dominée par les paramilitaires dirigés par le général Mohamed Hamdane Dogolo, dit « Hemedti ».
L’attaque a lieu peu avant que le général Abdel Fattah al-Burhan, chef de l’armée, ne prenne la parole à l’Assemblée générale des Nations unies, où le conflit soudanais était à l’ordre du jour avec un nouvel appel à la cessation des hostilités.
Le conflit, qui oppose depuis le 15 avril 2023 l’armée au général Hemedti et ses paramilitaires, a causé des dizaines de milliers de morts et a entraîné le déplacement de plus de 10 millions de personnes. Près de 26 millions de Soudanais, soit la moitié de la population, souffrent d’insécurité alimentaire, selon les données de l’ONU.