Succession de Talon : Romuald Wadagni candidat, qui pour porter Les Démocrates ?

Africaho
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Romuald Wadagni, candidat de la mouvance à la présidentielle 2026 au Bénin

Au Bénin, Romuald Wadagni, ministre d’État chargé de l’Économie et des Finances, est le choix de Patrice Talon et de ses alliés pour la présidentielle de 2026. Un choix qui symbolise la continuité, après dix années marquées par des réformes économiques audacieuses, parfois impopulaires mais saluées à l’international. En désignant Wadagni, la mouvance a clarifié son jeu. Reste à savoir qui, en face, incarnera l’alternative. Car le principal parti de l’opposition, Les Démocrates, n’a pas encore levé le voile sur son candidat.

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Le parti Les Démocrates est désormais très attendu pour le choix de son candidat à la présidentielle de 2026 au Bénin. Qui d’entre Eric Houndété, Kamel Ouassagari, Nourou Dine Saka Saley et toutes les autres figures du parti qui caressent elles aussi, le rêve de diriger le Bénin sera désigné pour faire face à Romuald Wadagni?

D’ailleurs, la désignation de ce « très proche collaborateur » de Patrice Talon a surpris de nombreux observateurs de la scène politique béninoise. Car le dauphin ainsi désigné était certes dans le starting block, mais n’était pas parti favori. Mieux, son image de technocrate peu connu des couloirs politiques ne le plaçait nullement pas comme le candidat naturel.

Pour le Bloc Républicain et l’Union Progressiste le Renouveau, Romuald Wadagni représente la rigueur technocratique et la promesse de stabilité selon des communiqués publiés dimanche 31 août par les deux partis. Faut-il le rappeler, Patrice Talon avait annoncé publiquement qu’il ne restera pas « inactif » en 2026, laissant ainsi entendre qu’il s’impliquera directement dans la campagne de son successeur. Face à cette machine politique déjà en marche, Les Démocrates sont désormais sous pression. Si la mouvance joue la carte de la continuité, l’opposition doit encore définir son visage et son projet. Or, l’histoire politique du Bénin montre qu’aucun président sortant n’a jamais réussi à faire élire son dauphin. Ce précédent nourrit l’espoir de l’opposition, à condition de trouver le bon candidat.

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Quel challenger face à Romuald Wadagni ?

Au sein des Démocrates, plusieurs noms circulent avec insistance. Éric Houndété, 1er Vice-président du parti, député à l’Assemblée nationale et habitué des rouages de la pratique politique sous le ciel béninois reste l’une des figures centrales. Connu pour sa ténacité, son expérience parlementaire et sa constance dans l’opposition, il incarne une certaine continuité de la lutte politique.

Kamel Ouassagari, plus jeune, s’impose comme un visage combatif et rassembleur, apprécié pour son dynamisme et sa proximité avec la base militante. Guy Mitokpè, ancien député et porte-voix de l’opposition, incarne lui aussi cette jeunesse politique qui tente de renouveler les codes. Mais ces figures, bien que respectées, peinent à susciter un consensus fort à l’intérieur comme à l’extérieur du parti.

Dans ce paysage, un autre nom gagne en épaisseur : Nourou Dine Saka Saley. Juriste, analyste politique et figure médiatique, il se distingue par un discours incisif et une posture critique vis-à-vis du régime Talon. Contrairement aux autres figures du parti, il projette l’image d’un intellectuel engagé, capable d’incarner une rupture nette avec la gouvernance actuelle. Pour ses partisans, il pourrait représenter une carte stratégique.

Face à Wadagni, technocrate brillant mais novice en politique, Saka Saley offrirait le profil inverse : un homme de verbe, de conviction et de terrain. Son langage direct et son indépendance intellectuelle séduisent une partie de l’opinion, surtout parmi les jeunes et la société civile. En interne, il peut apparaître comme un compromis entre la génération historique des Démocrates et la nouvelle vague militante.

Je suis candidat à la candidature au sein de mon parti. Si je n’étais pas membre d’un parti politique, et si les lois électorales n’étaient pas aussi contraignantes, j’aurais déjà annoncé ma candidature à l’élection présidentielle.

Nourou Dine Saka Saley

La nécessité pour l’opposition de laisser le champ à la jeunesse

Si Les Démocrates venaient à miser sur Nourou Dine Saka Saley, le duel de 2026 prendrait une tournure intéressante. Ce dernier s’est dit d’ores et déjà prêt pour assumer la fonction présidentielle et n’attend que son parti pour savoir à quel sein se vouer. Romuald Wadagni incarne pour sa part la rigueur des chiffres, le poids des réformes et la promesse de stabilité économique. Nourou Dine Saka Saley, quant à lui, serait le visage d’une contestation citoyenne, porté par un discours de rupture et de justice sociale. Un bel affrontement donc entre technocratie et politique, entre continuité et alternative.

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À seulement quelques mois de l’échéance, tout retard de l’opposition dans la désignation de son candidat commence déjà par peser. Pendant que Wadagni bénéficie déjà des partis actuellement au pouvoir et principalement de l’engagement de Talon, Les Démocrates risquent de perdre un temps précieux. Dans un contexte où l’histoire joue parfois contre le dauphin désigné, l’opposition a une carte à jouer. Mais elle ne pourra espérer l’emporter qu’en clarifiant rapidement son choix et en mobilisant une candidature forte, capable de fédérer les mécontentements et d’incarner l’alternative.

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