À quelques semaines de la fête de la Tabaski au Niger, le gouvernement a décidé d’interdire l’exportation de bétail. La mesure, annoncée vendredi par le ministère du Commerce, suscite la vive opposition des éleveurs, qui dénoncent un manque à gagner important à l’approche de cette période déterminante pour leurs revenus.
Le Niger interdit à nouveau l’exportation de bétail dans le cadre de la célébration de la Tabaski. Déjà appliquée l’an dernier à la même période, l’interdiction vise, selon plusieurs observateurs, à contenir la flambée des prix sur le marché national. En raison de l’insécurité dans les zones d’élevage – marquées par des attaques de groupes armés et des vols de bétail – l’approvisionnement des marchés urbains s’est considérablement compliqué. Le manque d’offre entraîne une hausse des prix, en particulier à l’approche de la Tabaski, fête durant laquelle la demande en moutons atteint un pic.
La Fédération Ensemble pour l’élevage, qui regroupe une cinquantaine d’associations nigériennes, a exprimé son opposition à cette décision gouvernementale. Elle demande la levée immédiate de la mesure ou, à défaut, sa limitation aux seuls moutons, principal animal sacrifié lors de la Tabaski. « L’interdiction généralisée menace les revenus des éleveurs, qui dépendent fortement des marchés étrangers », alerte la fédération dans un communiqué parvenu à Africaho.
Le Niger est traditionnellement l’un des principaux fournisseurs de bétail dans la sous-région, notamment vers le Nigeria et la Côte d’Ivoire. Dans ces pays, une grande partie des animaux destinés à la Tabaski provient du Niger.
Impacts régionaux attendus
La décision nigérienne pourrait donc avoir des répercussions au-delà de ses frontières. Le Nigeria, pays voisin, la Côte d’Ivoire, ou encore le Bénin risquent de faire face à des pénuries ou à une hausse des prix sur leurs marchés locaux. Aucune déclaration officielle n’a encore été faite par les autorités de ces pays.
Contacté par RFI, le ministère nigérien du Commerce n’a pas souhaité commenter les raisons précises ayant motivé cette mesure. En attendant, les éleveurs s’inquiètent d’une saison de la Tabaski moins rentable que les années précédentes.