Face à une vague de réactions suite à l’instauration d’une taxe de 1% sur les paiements en espèces excédant 100 000 FCFA, la Direction générale des impôts (DGI) a pris la parole pour expliquer cette nouvelle mesure. Le Directeur général, Nicolas Yenoussi, a détaillé ses fondements juridiques, ses objectifs et son impact économique.
Depuis l’entrée en vigueur de la loi de finances 2025, les paiements en espèces dépassant 100 000 FCFA sont soumis à une taxe automatique de 1%. Cette disposition s’inscrit dans une dynamique de modernisation du système financier national et de renforcement de l’équité fiscale. Lors d’une conférence de presse, le Directeur général des impôts, Nicolas Yenoussi, a expliqué que cette mesure s’appuie sur une directive de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) adoptée dès 2003, mais restée jusqu’alors largement inapplicable en raison de l’absence de mécanismes contraignants.
En remplaçant l’amende initiale de 5% par un prélèvement direct de 1%, la réforme vise à simplifier son application et à garantir son effectivité. Les montants collectés sont directement reversés au Trésor public, pour ainsi renforcer la transparence et l’efficacité du processus fiscal.
La DGI a insisté sur les multiples objectifs de cette réforme. D’une part, elle limite l’usage des espèces, souvent sources de fraude fiscale et difficiles à tracer. D’autre part, elle encourage une adoption accrue des moyens de paiement électroniques tels que les virements bancaires, les chèques ou encore le mobile money. Les commerçants sont invités à moderniser leurs pratiques en proposant des alternatives électroniques, tandis que les institutions financières doivent s’assurer de la disponibilité de solutions adaptées, comme les terminaux de paiement électroniques (TPE) ou les cartes bancaires.
Pour les consommateurs, cette taxe représente un changement important dans leurs habitudes. Tout paiement en espèces excédant le seuil de 100 000 FCFA sera désormais frappé de cette taxe, sauf pour les opérations bancaires telles que les retraits ou les dépôts, qui restent soumis au timbre fiscal de 100 FCFA. La DGI recommande fortement l’adoption des paiements électroniques pour éviter cette charge supplémentaire.