Le parquet tchadien a requis ce vendredi 25 ans de prison ferme contre l’ancien Premier ministre Succès Masra, jugé pour son implication présumée dans le massacre de Mandakao, survenu le 14 mai dernier. Il est poursuivi notamment pour « diffusion de messages racistes et xénophobes », « assassinat » et « association de malfaiteurs ».
Au Tchad, Succès Masra risque 25 ans de prison
Succès Masra pourrait se voir condamner à 25 ans de prison. Au troisième jour du procès qui se tient à N’Djamena, l’ancien premier ministre a nié l’ensemble des faits qui lui sont reprochés. Selon la justice tchadienne, l’affaire implique également 73 autres prévenus, accusés d’avoir pris part aux violences meurtrières dans le village de Mandakao.
Les avocats de l’État, constitués partie civile, et cité par RFI, ont par ailleurs affirmé que les événements de Mandakao ne relèvent ni d’un conflit foncier ni intercommunautaire, mais s’apparentent aux prémices d’un « génocide planifié ». Selon eux, les violences auraient été déclenchées par un message attribué à Succès Masra, diffusé en 2023, et devenu viral.
Le ministère public a demandé une peine identique de 25 ans de réclusion pour 65 des co-accusés. Il a en revanche sollicité l’acquittement de neuf autres, au bénéfice du doute. Par ailleurs, les avocats de l’État ont réclamé la condamnation solidaire des accusés à verser 5 milliards de francs CFA de dommages et intérêts, ainsi que la confiscation des biens de l’ex-chef du gouvernement.
Une réquisition rejetée par la défense
La défense a rejeté l’ensemble des accusations, dénonçant un dossier vide. « Vous n’avez pas une seule empreinte dans ce dossier. Vous n’avez pas un seul témoin oculaire ni de vidéo filmant les auteurs du massacre », a plaidé une avocate qui réclame l’acquittement général. Les avocats de Succès Masra ont à leur tour pris la parole pour défendre leur client.
Le verdict pourrait par ailleurs être rendu dans les prochaines heures, ou repoussé à une date ultérieure.