“La Source,” la plus ancienne librairie du Tchad, fondée en 1951 à N’Djamena, est confrontée à une menace sérieuse de fermeture. Les étagères vides, le personnel impayé depuis des mois, et une baisse de la clientèle ont poussé la direction à chercher des solutions pour sauver cet établissement emblématique de la culture littéraire tchadienne.
Témoin de l’histoire et de la passion pour la littérature au Tchad, “La Source” a connu des jours de gloire avec ses 30 000 ouvrages, des classiques de la littérature française aux œuvres d’écrivains africains. Elle a également servi de source d’information avec des journaux et des hebdomadaires depuis sa création. Cependant, aujourd’hui, la librairie est confrontée à une crise sans précédent.
La principale cause de cette crise réside dans des rayons vides et un personnel qui attend depuis plusieurs mois ses salaires. Marius Ngarta Ngaryengue, le directeur de “La Source,” déplore la perte de clients potentiels et la multiplication des revendeurs ambulants. Les appels d’offres se font de plus en plus rares, mettant l’établissement au bord de la faillite.
Le professeur de français, Sosthène Mbernodji, organisateur du festival littéraire “Le Souffle de l’Harmattan,” souligne les conséquences potentielles de la fermeture de “La Source” sur le système éducatif tchadien. Il appelle tous les intellectuels à agir et à trouver des solutions durables pour préserver ce pilier de la culture littéraire tchadienne.
La librairie nourrit l’espoir de recevoir le soutien du ministère de la Culture et envisage de lancer une collecte dans les semaines à venir pour sauver cet établissement historique.
“La Source” incarne une richesse culturelle et intellectuelle au Tchad depuis plus de sept décennies. La menace de sa fermeture est une préoccupation majeure pour les amoureux de la littérature et de la connaissance dans le pays. Alors que des appels à l’aide sont lancés et que des efforts sont déployés pour la sauver, l’avenir de cette librairie emblématique demeure incertain.