Dans un communiqué en date du 28 novembre 2024, le gouvernement du président Mahamat Idriss Déby a annoncé la rupture de l’accord de défense signé avec la République française. Cette annonce survient au lendemain de la visite du ministre des Affaires étrangères Français, Jean-Noël Barrot à N’Djamena.
Jeudi 28 novembre 2024, le Tchad de Mahamat Idriss Déby, a annoncé la fin de l’accord de coopération militaire signé avec la France, révisé en 2019. Ce choix marque, selon le communiqué officiel, une volonté d’affirmer « une souveraineté pleine et entière ». Cependant, des doutes planent quant à la mise en œuvre réelle de cette décision et ses motivations.
En effet, cette annonce du gouvernement tchadien intervient au lendemain de la visite du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. La rupture, intervient-elle en réponse à des désaccords diplomatiques sous-jacents ou s’agit-il d’un message à usage interne, visant à renforcer la légitimité d’un gouvernement en quête de soutien populaire ?
En outre, le président tchadien et son gouvernement ont assuré que cette décision, « prise après une analyse approfondie », ne remet pas en cause les relations historiques entre les deux pays. Cette annonce résonne comme un coup de tonnerre dans un contexte où les relations entre la France et ses partenaires africains sont déjà fragilisées. Toutefois, la prudence du discours tchadien, qui reste ouvert à des « partenariats stratégiques » avec Paris, laisse penser que cette rupture pourrait être plus symbolique que pratique.
Reconfiguration du dispositif français en Afrique
En juillet 2023, la France a annoncé la reconfiguration de son dispositif militaire en Afrique, suite à la décision du Mali, qui a demandé le départ des troupes françaises. Paris, mis sous pression, s’est vu renvoyer du Mali, du Burkina Faso et du Niger pour des raisons de souveraineté. Plus récemment, le Sénégal de Bassirou Diomaye Faye a également demandé la fermeture des bases militaires françaises.
Pour rappel, le rapport sur la reconfiguration du dispositif militaire français en Afrique remis à Emmanuel Macron le lundi 25 novembre 2024, concerne quatre pays qui sont: le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Tchad et le Gabon. Au début de l’été dernier, deux sources proches de l’exécutif et une source militaire avaient confié à l’AFP que le projet visait à conserver une centaine de militaires au Gabon (contre 350 alors), autant au Sénégal (contre 350) et en Côte d’Ivoire (600 auparavant) ainsi que quelque 300 au Tchad (contre 1000). Soit un passage de 2300 militaires des forces prépositionnées à 600, volume qui constituera peut-être le « dispositif socle » dont parlait Jean-Marie Bockel.