Au Tchad, le président Mahamat Idriss Déby a opéré mercredi 16 octobre 2024, un vaste remaniement dans le rang des hauts responsables de l’armée.
Mahamat Idriss Déby fait le ménage dans le rang des responsables de l’armée. De retour d’une mission aux Émirats arabes unis, le président tchadien a limogé presque tous les responsables de l’armée, de la police et de la gendarmerie nationale, laissant peu de postes inchangés, rapporte RFI. Parmi les limogés se trouvent le numéro deux de l’état-major général, ainsi que le directeur général de la police et son homologue à la gendarmerie, ainsi que plusieurs généraux de haut rang.
Cette décision, d’une ampleur sans précédent, intervient sans explication officielle, une pratique courante dans le pays où ce sujet est souvent jugé « tabou ». Un politologue local a qualifié ce remaniement de « plus grand chamboulement depuis l’arrivée de Mahamat Idriss Déby », observant que la situation sécuritaire s’aggrave, notamment après l’assassinat récent d’un général à Ndjamena.
La surprise de l’opposition
L’opposant Max Kemkoye a exprimé sa surprise et ses inquiétudes face à ces changements massifs, qui se produisent à un moment où le climat politique est déjà tendu. Selon lui, ce limogeage simultané indique une volonté du président de reprendre le contrôle sur ces institutions.
Réagissant à cette situation, un ministre tchadien a qualifié les analyses des observateurs de « simples spéculations », précisant que les raisons exactes de ce remaniement demeurent floues. Seules deux entités semblent échapper à ces changements : la direction générale des Services de sécurité des institutions de l’État et la nouvelle Force d’intervention rapide, chargées de la protection directe du président. Faut-il le souligner, ce réajustement intervient alors que le Tchad traverse une période de tensions politiques et sécuritaires. L’actualité autour du dispositif de sécurité et de défense dans le pays devrait pouvoir donner plus de précisions.