Par un décret du 19 mars, le président tchadien a procédé à un remaniement clé au sein de son entourage. Son petit frère, Daoussa Idriss Deby Itno, devient Ministre Secrétaire particulier du président de la République, remplaçant Ahmed Kogri, démis de ses fonctions. Cette nomination renforce la présence familiale et amicale à la tête de l’État.
Au Tchad, le président renforce la présence familiale et amicale à la tête de l’État. Sa dernière nomination en date, est celle de son petit frère Daoussa Idriss Deby Itno. Décrit comme un homme « discret, calme, posé et efficace », ce dernier était jusqu’à présent l’adjoint d’Ahmed Kogri au secrétariat particulier de la présidence. Ce dernier, en place depuis février 2024, aurait pâti de critiques liées à sa proximité avec la France, ce qui aurait accéléré son départ.
Désormais ministre, Daoussa Idriss Deby Itno accède à un poste névralgique, où il deviendra en effet, l’interface privilégiée entre le président et les acteurs politiques et institutionnels. Âgé d’une trentaine d’années, il avait déjà été promu général à l’arrivée au pouvoir de son frère Mahamat Idriss Déby en 2021.
Une consolidation du pouvoir autour de la famille Idriss Déby
Cette décision s’inscrit dans une tendance de recentrage du pouvoir autour d’un cercle restreint de fidèles. Outre Daoussa, le chef de l’État s’appuie sur deux autres piliers : Ismaël Souleymane Lony, ami proche du président et nouveau ministre-directeur général de l’Agence Nationale de Sécurité de l’État et Abdelkerim Idriss Deby, son frère cadet, conseiller aux Affaires africaines et internationales de la présidence.
Une continuité dynastique critiquée
Pour l’opposant Avocksouma Djona Atchénémou, président du parti Les Démocrates, cette nomination s’inscrit dans un système de gouvernance hérité du président défunt Idriss Déby Itno. « Depuis plus de 30 ans, le Tchad fonctionne sur un modèle dynastique, où les décrets servent à renforcer un pouvoir familial », dénonce-t-il par ailleurs.
Ce resserrement du pouvoir pose question quant à l’évolution politique du pays à l’approche de la transition promise par le président tchadien. Si cette stratégie assure une maîtrise du pouvoir, elle risque également d’accentuer les tensions avec l’opposition et d’alimenter le débat sur la démocratisation du Tchad.