Incarcéré depuis le 16 mai, l’ancien Premier ministre tchadien Succès Masra a entamé une grève de faim pour protester contre sa détention préventive. Accusé de graves crimes dans le cadre du massacre de Mandakaou, son parti dénonce une manœuvre politique.
L’opposant Succès Masra, détenu depuis plus d’un mois, a décidé d’entrer en grève de faim. L’annonce a été faite le mardi 24 juin par son parti, Les Transformateurs, via les réseaux sociaux. Dans une lettre envoyée depuis sa cellule à la Coordination de la Police judiciaire, où il est détenu depuis le 16 mai, Succès Masra exprime son désaccord avec ce qu’il considère comme une détention arbitraire.
Accusé d’incitation à la haine, d’assassinat et de meurtre dans l’affaire du massacre de membres de la communauté peule dans le village de Mandakaou, survenu le 14 mai, l’ancien Premier ministre a été inculpé et placé en détention préventive. Son parti et ses avocats dénoncent une instrumentalisation de la justice à des fins politiques.
Lors de l’audience du 19 juin, la demande de mise en liberté conditionnelle introduite par ses avocats a été rejetée. Ces derniers soutiennent que l’accusation repose sur des bases fragiles et visent à neutraliser un adversaire politique en pleine recomposition du paysage post-transition au Tchad.