Technologies éducatives en Afrique de l’Ouest : la CEDEAO veut harmoniser les politiques régionales

Paul Danongbe
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Ibra Diouf lors de la présentration de son exposé mercredi 02 juillet 2025 à la réunion délocalisée du Parlement de la CEDEAO à Dakar.

Réunis à Dakar depuis le 30 juin 2025, les parlementaires de la CEDEAO poursuivent leurs réflexions sur la nécessité de prioriser les technologies éducatives. Mercredi, le député Ibra Diouf, ancien parlementaire à la CEDEAO et à l’Union africaine, a livré une communication de fond sur le rôle déterminant que peut jouer l’organe législatif régional dans la structuration d’une politique commune en matière d’Edtech et d’innovation.

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Les pays membres de la CEDEAO harmonisent leurs réflexions autour de l’Edtech et de l’innovation éducative. Dans un contexte où les inégalités d’accès au savoir risquent de s’aggraver avec la fracture numérique, l’éducation par la technologie apparaît comme une voie incontournable pour renforcer les systèmes éducatifs ouest-africains. Et c’est autour de cette ambition que se tient, à Dakar, la réunion délocalisée du Parlement de la CEDEAO, avec pour mot d’ordre : faire de l’innovation et des technologies éducatives un levier de développement régional.

En effet, dans un exposé mercredi, le député Ibra Diouf a rappelé que les Edtech – technologies appliquées à l’éducation – ne se limitent pas à des gadgets numériques. Elles permettent de mieux enseigner, mieux apprendre et surtout, d’intégrer les élèves exclus ou en difficulté, à travers des outils adaptés. L’innovation, quant à elle, consiste à améliorer l’existant, à créer de la valeur, et à adapter les méthodes d’enseignement aux réalités socioculturelles de la région.

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Nécessité de tracer une feuille de route régionale harmonisée

Historiquement, les États de la sous-région ont testé diverses formes de technologies éducatives, de la radio scolaire à la télévision éducative. Mais les initiatives manquent souvent de coordination régionale. C’est précisément ce vide que le Parlement de la CEDEAO peut combler. Doté de compétences législatives et de missions d’harmonisation, il est en mesure d’encadrer les réformes nationales, d’élaborer des lois types régionales, et de sensibiliser les États membres sur l’urgence de l’éducation numérique.

L’exemple du Sénégal, avec la plateforme SIMEN (Système d’Information et de Management de l’Éducation Nationale), illustre les gains que peuvent apporter les TICE (technologies de l’information et de la communication pour l’enseignement). Cette initiative, saluée pour sa capacité à centraliser les données, piloter le système éducatif et améliorer la transparence, pourrait servir de modèle à d’autres pays membres.

Diouf a insisté sur la nécessité pour le Parlement communautaire de fédérer les efforts, de proposer des programmes de formation à grande échelle pour les enseignants, et de mettre en réseau les acteurs éducatifs. Il a également suggéré l’élaboration d’un curriculum Edtech harmonisé, allant du préscolaire à l’enseignement supérieur.

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À Dakar, la CEDEAO réfléchit à sa politique éducative de demain. Et c’est avec les outils d’aujourd’hui qu’elle devra bâtir un avenir équitable, inclusif et compétitif. Le Parlement, en tant que moteur de l’intégration régionale, est appelé à jouer un rôle central pour que l’éducation numérique ne soit pas un privilège, mais un droit pour tous. Les recommandations issues de cette session délocalisée pourraient bien tracer la voie vers une réforme régionale historique.

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