Coups de feu, routes bloquées, la télévision nationale sous tension, c’est du moins ce qui s’est passé à Cotonou dans la nuit du 7 décembre 2025. C’était une tentative de coup d’État. Face à cette menace, le Bénin a vite appelé à l’aide. En quelques heures, la CEDEAO a tranché. Comment explique-t-on cette décision militaire prise dans l’urgence ? Voici pourquoi.
Coup d’État au Bénin : voici comment la CEDEAO a décidé d’intervenir face aux putschistes à Cotonou
Tout est allé très vite. Dans la nuit du dimanche 7 décembre, des éléments qualifiés de putschistes ont ouvert le feu à Cotonou. La situation est devenue explosive autour de la télévision nationale et de plusieurs axes du Bénin. En effet, dès les premières heures, les autorités béninoises ont sollicité l’appui de deux pays de la sous-région, le Nigeria et la Côte d’Ivoire.
Selon les informations rapportées par RFI, les deux États saisissent immédiatement la gravité de la situation. Mais pas question d’agir en ordre dispersé. Ils ont tenu à inscrire toute riposte dans le cadre de la Cédéao. Des échanges téléphoniques intenses se sont multipliés. À travers des conférences virtuelles ayant réuni, dès le dimanche matin, plusieurs chefs d’État ouest-africains, il a été décidé : « On doit y aller ». Dans cette dynamique, les autorités ivoiriennes ont posé une mise en garde : « Attention, si on prend la décision d’y aller, il faut y aller ». Les Nigérians, visiblement piqués au vif, tiennent à rassurer leurs partenaires : « Ce ne sera pas comme le cas du Niger, où nous avons annoncé une intervention qui n’a pas eu lieu ».
Toujours selon le media, à la suite des échanges, le président en exercice de la Cédéao et chef de l’État sierra-léonais, le général Julius Maada Bio, a insisté sur l’enjeu politique et symbolique de cette opération : « C’est une question de crédibilité. Si nous n’intervenons pas cette fois-ci au Bénin, c’en est fini pour notre organisation ». Des propos rapportés par une source proche des discussions à RFI. Finalement, la décision a été prise. C’est justement ce qui a permis de voir une force régionale mise sur pied, composée de troupes venues du Nigeria, du Ghana, de la Côte d’Ivoire et de la Sierra Leone.
Faut-il le dire, selon notre source, cette efficacité s’explique aussi par un appui extérieur. La France aurait apporté un soutien, notamment en matière de renseignements sur le terrain, facilitant la localisation et la neutralisation des éléments putschistes.
