L’Université de Maryland en partenariat avec l’African School of Economics a présenté vendredi 6 octobre dernier à Cotonou, les résultats du projet «Rapport Police-Communauté dans la prévention de l’extrémisme violent au Bénin». C’était en présence d’un parterre de personnalités dont Brian Shukan, Ambassadeur des Etats-Unis près le Bénin, des responsables de la police républicaine et des cadres du ministère de l’intérieur et de la sécurité publique.
Le Bénin tout comme le Mali, le Burkina, le Niger, la Côte d’Ivoire et d’autres pays de la sous-région ouest-africaine fait face au terrorisme sur son territoire depuis plusieurs années déjà. Avant la première attaque survenue en 2019, l’Université de Maryland basée aux Etats-Unis a initié un projet dans la perspective de prévenir toute agression de groupes armés non identifiés dans le pays.
En effet, implémentée en partenariat avec l’African School of Economics, une université privée créée au Bénin par le Professeur Léonard Wantchekon, la Police Républicaine et l’Ambassade des Etats-Unis, le projet «Rapport Police-Communauté dans la prévention de l’extrémisme violent au Bénin» a consacré une série de formation donnée aux communautés frontalières du Bénin et aux agents des Unités de surveillance et de sécurité frontalières.
LIRE AUSSI: Lutte contre le terrorisme: L’UE accorde une aide de 11,75 millions d’Euros au Bénin
Les résultats obtenus
Ce vendredi 6 octobre 2023, les principaux responsables du projet ont présentés les résultats obtenus en près de cinq années d’activités, la méthodologie adoptée et les perspectives envisagées pour les prochaines années. A l’occasion, John McCauley, Directeur du projet et représentant de l’Université de Maryland, avant de repréciser le contexte dans lequel, le projet a été initié, a d’abord tenu à remercier les différents partenaires pour leur efficacité dans l’implémentation du projet. Il a ensuite indiqué que « la menace terroriste était déjà à la porte du Bénin depuis 2016 » et qu’à l’époque, les attaques enregistrées dans la sous-région ouest-africaine notamment au Mali, au Burkina, etc. constituaient des alertes auxquelles, le projet «Rapport Police-Communauté dans la prévention de l’extrémisme violent au Bénin» a voulu répondre.
C’est ainsi, explique-t-il, que la direction nationale de la police républicaine a surtout été associée pour le volet formation du projet. Et c’est Emmanuel Kodo, Contrôleur général de police à la retraite et Point focal de la Police Républicaine dans ce projet qui a conduit les formations dans plusieurs régions frontalières du Bénin telles Tchaourou, Savè, Savalou dans le centre du Bénin, et à Pobè, Ifangni, Kétou, Djidja, Avrankou dans le sud du Bénin pour ne citer que ceux-ci.
LIRE AUSSI: Terrorisme au Bénin: focus sur l’opération « Mirador », la réponse de l’armée pour endiguer le mal
Les appréciations des participants
Prenant part à cette conférence, des personnalités venues de divers horizons n’ont pas tari d’éloges à l’endroit des porteurs du projet. En effet, Adamou Aba Bagnan, Secrétaire général adjoint du ministère de l’intérieur et de la sécurité publique a exprimé “la gratitude du Bénin à l’endroit du gouvernement américain pour sa constante sollicitude et son appui très apprécié dans le domaine de la sécurité”. Le représentant du gouvernement béninois à l’activité a également souligné la pertinence du projet qui vient ainsi appuyé les efforts menés par l’exécutif pour faire reculer le fléau sur le territoire. “C’est le lieu de saluer le partenariat entre l’Université de Maryland aux Etats-Unis, l’African School of Economics et la Police Républicaine du Bénin pour cette belle initiative qui a consisté à sensibiliser les communautés à ne pas mordre à l’appât des groupes armés terroristes”, a-t-il déclaré ensuite.
Un avis partagé par Brian Shukan, Ambassadeur des Etats-Unis près le Bénin qui s’est appuyé pour sa part, sur les résultats atteints à l’issue de l’exécution du projet. “Les premiers résultats du projet démontrent que les interventions ont accru la confiance entre la population locale et les agents de police et ont augmenté la probabilité pour les membres de la communauté de partager des informations et des préoccupations avec les forces de l’ordre”, relève-t-il. Le diplomate, faisant constater que l’approche prévention a évolué et a migré vers une lutte active contre le terrorisme au nord du Bénin, a tout de même réitéré la disponibilité des Etats-Unis à mettre tous les moyens à disposition dans la perspective d’une lutte efficace contre ces groupes armés non identifiés qui sèment la psychose notamment dans le nord du pays.
Au terme des assises, les représentants de l’Université de Maryland et de l’African School of Economics ont annoncé la suite de l’exécution du présent projet qui au delà de la prévention, va œuvrer également dans la lutte contre le phénomène.