Gérard Vilon Guezo, juriste béninois basé en France a officiellement saisi le Bureau du Procureur de la Cour pénale internationale (CPI) au sujet des violences jihadistes qui frappent le nord du Bénin depuis plusieurs années. Dans une communication adressée à La Haye le 4 août 2025, le spécialiste en sciences criminelles, demande l’ouverture d’un examen préliminaire sur les attaques meurtrières perpétrées dans les départements de l’Atacora et de l’Alibori.
Attaques meurtrières au Bénin : une plainte adressée à la CPI par l’avocat Gérard Vilon Guezo
La poussée terroriste dans le nord du Bénin inquiète Gérard Vilon Guezo. Enseignant-Chercheur en droit pénal à Université d’Orléans et avocat au barreau de Versailles, cet originaire du Bénin a saisi le Procureur de la Cour pénale internationale par un courrier en date du 4 août 2025.
Dans son courrier consulté par Africaho, l’avocat s’appuie sur l’article 15 du Statut de Rome pour porter à la connaissance de la CPI une série de faits qu’il estime susceptibles de constituer des crimes relevant de la juridiction internationale. Il évoque notamment des attaques attribuées à des groupes jihadistes affiliés à des organisations transnationales opérant dans la bande sahélienne.
Parmi les événements les plus marquants cités dans le courrier, figurent l’embuscade d’avril 2025 dans la zone du parc W, au cours de laquelle plusieurs dizaines de soldats béninois ont perdu la vie, ainsi que le massacre de civils dans la localité de Kaobagou en mai 2023. L’ensemble des agressions recensées s’inscrit, selon lui, dans un schéma d’opérations répétées visant les forces de défense, les populations rurales et certains relais administratifs.
La communication adressée au procureur de la CPI suggère que les attaques contre les unités de l’armée béninoise pourraient relever de crimes de guerre commis dans un contexte de conflit armé non international. S’agissant des violences contre les populations civiles, elles pourraient, selon l’analyse présentée, correspondre à des crimes contre l’humanité, du fait de leur caractère récurrent et de l’absence de justification militaire.
L’avocat évoque également la présence présumée de réseaux jihadistes organisés, la répétition des assauts et la porosité des frontières, autant d’éléments qui pourraient faciliter l’identification de chaînes de commandement opérationnelles. L’auteur de la saisine affirme que son initiative s’inscrit dans une logique de complémentarité avec les autorités béninoises, et non dans une démarche de substitution.
La CPI, selon lui, pourrait apporter un cadre d’analyse et de documentation plus large permettant de renforcer la compréhension et la traçabilité des violences. Si le Bureau du Procureur accède à la requête, un examen préliminaire pourrait être ouvert. D’ailleurs, un dossier de pièces constituées de documents officiels, d’articles de presse et de rapports reconnus a été transmis par l’avocat pour appuyer la demande. L’avocat se dit par ailleurs disposé à fournir des compléments d’informations si la CPI en formule le besoin.
Intégralité de la communication adressée au Procureur de la CPI
Courrier de Me Gérard Vilon Guezo au Procureur de la CPI
