En séjour à Paris, le président ivoirien Alassane Ouattara a été reçu à l’Elysée par son homologue français Emmanuel Macron, le 16 juillet 2025. Au menu des discussions, la situation sécuritaire en Afrique de l’Ouest, marquée par la recrudescence des attaques jihadistes. A cette occasion, le président français s’est particulièrement montré préoccupé par la situation sécuritaire au nord du Bénin.
Comme à son habitude lorsqu’il est de passage en France, le président Alassane Ouattara a été reçu à l’Élysée par Emmanuel Macron autour d’un déjeuner privé le mercredi 16 juillet. Selon Jeune Afrique, les échanges ont porté en grande partie sur la situation sécuritaire en Afrique de l’Ouest, en particulier dans les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) — le Niger, le Burkina Faso et le Mali — confrontés à une montée inquiétante des violences jihadistes. La fragilité de ces régimes, selon les deux dirigeants, accroît les risques de contagion sécuritaire dans la sous-région.
Macron préoccupé par la situation sécuritaire au Bénin
Le Chef de l’Elysée a notamment, selon Jeune Afrique, exprimé sa vive préoccupation face à la multiplication des attaques terroristes au nord du Bénin, zone frontalière, devenue ces derniers mois un théâtre d’incursions de groupes armés. Afin de renforcer les capacités opérationnelles des Forces Armées Béninoises, Paris accompagne un exercice militaire conjoint à l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme (AILCT) de Jacqueville, en Côte d’Ivoire, du 16 au 19 juillet 2025.
C’est dans ce cadre qu’une rencontre bilatérale se tient entre les chefs d’état-major des armées ivoirienne et béninoise, les généraux Lassina Doumbia et Fructueux Gbaguidi. L’objectif visé est de définir un partenariat stratégique face aux menaces communes telles que le terrorisme, la criminalité transnationale et l’instabilité croissante dans le Golfe de Guinée. Le renforcement de la coopération, l’aguerrissement des troupes et la mise à niveau des protocoles militaires figurent parmi les axes majeurs de cette collaboration renforcée.
L’opération Mirador, la réponse de l’armée béninoise face à la menace
Depuis 2019, le nord du Bénin est en proie aux attaques terroristes. Souvent revendiquées par le groupe djihadiste « Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans », GSIM, affilié à Al-Qaïda, ses attaques ont fait de nombreux morts et blessés au sein des forces de défense et de sécurité. Pour contrer la menace, le Bénin a mobilisé près de 8 000 soldats pour sécuriser ses frontières dans le cadre de l’opération « Mirador ». Grâce à des renseignements stratégiques et des offensives aéroterrestres bien coordonnées, l’armée béninoise a infligé d’importantes pertes aux insurgés et garde le contrôle sur chaque périmètre du territoire national.
En mars, le président Patrice Talon avait déploré les relations « dégradées » avec Niamey et Ouagadougou ainsi que l’absence de coopération sécuritaire qui rendent difficile, selon lui, la lutte contre le terrorisme. Mais malgré cette absence de coopération, l’armée béninoise met les bouchées doubles pour anticiper et neutraliser toute menace terroriste, de quelque nature que ce soit.