Togo : l’ancienne ministre des Armées Marguerite Gnakadè arrêtée à Lomé

Casimir Vodjo
3 min
Marguerite Gnakadè, ancienne ministre des armées du Togo

L’ancienne ministre togolaise des Armées, Marguerite Gnakadè, a été interpellée ce mercredi 17 septembre à son domicile de Tokoin Solidarité à Lomé. L’opération, menée par un important dispositif sécuritaire, a été conduite sur ordre du procureur de la République pour des motifs liés à la « sûreté de l’État ».

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Togo : arrestation de l’ancienne ministres des armées Marguerite Gnakadè

Peu avant midi, le domicile de Marguerite Gnakadè a été encerclé par des unités mixtes de gendarmerie, de police et de l’armée togolais. Après plusieurs heures de perquisition, l’ancienne ministre, qui a occupé le portefeuille de la Défense de 2022 à 2024, a été placée en garde à vue. Selon des proches présents sur place, les agents n’auraient pas présenté de mandat mais invoqué une mesure « pour la sûreté de l’État ».

Selon une source judiciaire citée par Jeune Afrique,  des « éléments jugés graves » par les enquêteurs ont été saisis au domicile de l’ancienne ministre. Ses éléments sont en lien avec une affaire de recrutement de mercenaires étrangers dont l’objectif présumé est de déstabiliser les institutions du pays. Les enquêteurs affirment également disposer de preuves d’un lien entre l’ancienne ministre et des réseaux de la diaspora accusés de préparer des actions de contestation armée.

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Marguerite Gnakadè critique la gouvernance de Faure Gnassingbé

En août dernier, l’ancienne ministre a publié une vidéo de 10 minutes dans laquelle elle appelle à un changement à la tête de l’État. Elle a également dénoncé le système de Faure Gnassingbé, citant violences, exils, mauvaise gouvernance et corruption. « Il n’est pas facile de gouverner », a-t-elle poursuivi, « mais le pouvoir aurait eu le temps de changer le destin du pays ». Ça n’a, selon elle, pas été le cas.

Fin août déjà, Marguerite Gnakadè, par ailleurs belle-sœur du président du Conseil Faure Gnassingbé, avait été contrainte de regagner son domicile alors qu’elle tentait de prendre part à une marche dans les rues de Lomé. Le même jour, le rappeur engagé Aamron avait également été empêché de rejoindre la manifestation par la police.

L’arrestation de l’ex-ministre togolaise intervient dans un climat politique tendu, marqué par la réforme constitutionnelle de mars 2024 qui a consolidé les pouvoirs de Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis vingt ans après avoir succédé à son père.

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