Dans une déclaration télévisée lundi, le Procureur de la République togolaise, Talaka Maawama, a annoncé la libération d’une cinquantaine de personnes arrêtées lors des manifestations du 5 et 6 juin 2025 à Lomé. Les manifestants exigeaient la libération du rappeur Aamron et dénonçaient les arrestations de voix dissidentes, la hausse des prix de l’électricité et les récents changements constitutionnels.
Près d’une semaine après les manifestations du 5 et 6 juin dernier à Lomé, les autorités togolaises ont annoncé la libération d’une cinquantaine de personnes arrêtées. « Un total de 56 personnes ont été libérées » par le gouvernement pour des « charges jugées légères », a indiqué le procureur de la République togolaise Talaka Mawama dans une déclaration télévisée lundi.
Cependant, a précisé le Procureur, « la période de garde à vue de certaines personnes arrêtées a été prolongée pour permettre certaines étapes nécessaires à l’enquête », a-t-il ajouté. « Ces personnes seront également présentées au parquet dans les prochaines heures. » Le procureur a affirmé que les manifestations « s’inscrivent clairement dans une révolte contre les institutions de la République ».
Rappelons que dans un communiqué le vendredi 06 juin, le gouvernement togolais a mis en garde tous les concitoyens qui utilisent les réseaux sociaux pour faire « l’apologie des crimes contre des personnes et des biens “.
Des dénonciations socio-politiques
Dans la nuit du jeudi 5 au vendredi 6 juin 2025, des individus sont descendus dans les rues et ruelles de Lomé pour exprimer leur ras-le-bol contre la gouvernance actuelle du pays. Armés de pancartes, ils scandaient des slogans hostiles au régime de Faure Gnassingbé et exigeaient la libération de l’artiste Aamron, arrêté pour avoir critiqué le régime de Faure Gnassingbé. Ils ont également dénoncé les arrestations de voix dissidentes, la hausse des prix de l’électricité et les récents changements constitutionnels.
Mais, c’était sans content avec la réaction des autorités togolaises qui, qualifiant ces mobilisations d’« illégales » et d’un « mouvement de révolte contre les institutions de la République », ont fait intervenir les forces de l’ordre pour disperser les manifestants avec des gaz lacrymogènes. Dans la foulée, de nombreux manifestants ont été mis aux arrêts.