Au lendemain de la prestation de serment de Faure Essozimna Gnassingbé comme président du Conseil des ministres, plusieurs centaines d’opposants ont manifesté dimanche 4 mai 2025, à Lomé pour dénoncer une réforme constitutionnelle jugée « illégitime » et accusée de consolider un pouvoir sans limite.
Les rues de la capitale togolaise, Lomé étaient inondé de foule ce dimanche 4 mai. Et pour cause, des parti d’opposition qui protestent contre le nouveau système politique adopté par le régime de Faure Gnassingbé.
En effet, l’Alliance nationale pour le changement (ANC), les Forces démocratiques pour la République (FDR) et des organisations de la société civile ont mobilisé plusieurs centaines de personnes à Lomé pour protester contre une réforme constitutionnelle controversée. Celle-ci fait de Faure Gnassingbé, déjà au pouvoir depuis 2005, le président du Conseil des ministres, désormais la plus haute fonction exécutive, sans limitation de mandat. Une situation qualifiée de « basculement autoritaire » par les partis d’opposition.
Une “dérive monarchique” accuse l’opposition
Selon les organisateurs, il s’agit d’une « dérive monarchique », où le chef de l’État devient pratiquement inamovible. « Le peuple togolais dit NON à une Constitution impopulaire, illégale et illégitime », pouvait-on lire sur les pancartes. Les leaders de l’opposition n’ont pas mâché leurs mots : « Nous ne laisserons jamais cette forfaiture prospérer », a déclaré Jean-Pierre Fabre, président de l’ANC. Pour Dodji Apévon (FDR), « nous sommes devenus la risée du monde entier ».
La réforme, adoptée après la victoire écrasante du parti UNIR aux législatives de 2024 (108 sièges sur 113), prévoit que le président du conseil des ministres soit automatiquement désigné chef de l’exécutif. Le poste de président de la République devient purement honorifique.
“Dépersonnaliser le pouvoir”
Les autorités, elles, défendent une volonté de « dépersonnaliser le pouvoir ». Gilbert Bawara, ministre en charge de la réforme, affirme que « cette Constitution permet de dérégionaliser le système » et que « le parti UNIR ne peut rester aux affaires que s’il gagne les législatives », rapporte Le Monde.
Dans un climat de défiance croissante, l’opposition appelle à la mobilisation. « Dans l’histoire du monde, un peuple n’est jamais couché définitivement », avertit Dodji Apévon. Le Togo entre dans une nouvelle ère institutionnelle, sous les regards critiques de ses citoyens et de la communauté internationale.