Malgré la libération de l’artiste Aamron, arrêté pour avoir critiqué le régime, la colère de la jeunesse togolaise ne faiblit pas. Ce jeudi 6 juin, des manifestants sont descendus dans les rues de Lomé pour dénoncer la cherté de la vie, le chômage et la répression des voix dissidentes.
Au Togo, la libération d’Aamron n’aura pas suffi à désamorcer une colère bien plus profonde. À Lomé, la capitale du pays, la tension est montée d’un cran ce jeudi matin. En effet, des jeunes sont descendus dans les rues pour exprimer leur ras-le-bol. Portant pancartes et banderoles, ils réclamaient une amélioration de leurs conditions de vie, protestaient contre le chômage, la restriction progressive des libertés, la cherté de la vie et dénonçaient l’arrestation de l’artiste Aamron, survenue dans la nuit du 26 au 27 mai.
Connu pour ses critiques virulentes contre le régime de Faure Gnassingbé, Aamron avait été arrêté à son domicile à Lomé avant d’être libéré huit jours plus tard, le 5 juin. Quelques heures après sa remise en liberté, il publiait une vidéo dans laquelle il présentait publiquement ses excuses au président du conseil, un geste perçu comme contraint par de nombreux internautes et qui n’a fait qu’attiser la frustration populaire.
Une manifestation dispersée
Dans les rues de Bè, Akassimé et d’autres quartiers populaires, des tentatives de rassemblement ont été dispersées à coups de gaz lacrymogènes. Selon des témoins, des heurts ont éclaté entre jeunes manifestants et forces de l’ordre, faisant plusieurs blessés et plusieurs interpellations. Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des scènes de course-poursuite et des manifestants criant leur colère face à une répression jugée excessive.