Togo : un ancien ministre accuse Faure Gnassingbé de perpétuer « un cycle de violences » étatiques

Casimir Vodjo
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François Boko et Faure Gnassingbé

Depuis Paris, l’ancien ministre togolais de l’Intérieur, François Boko, a dénoncé jeudi, la répression sanglante des manifestations des 26, 27 et 28 juin à Lomé. Dans sa déclaration, il a accusé le régime de Faure Gnassingbé de perpétuer un cycle de violences étatiques et appelle les forces de défense, la jeunesse togolaise et les partenaires du pays à une prise de conscience collective.

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Plusieurs jours après les manifestations survenues à Lomé, qui ont fait au moins sept morts, des dizaines de blessés graves et donné lieu à des disparitions inquiétantes, François Boko rompt le silence. L’ancien ministre de l’Intérieur (2002-2005), aujourd’hui avocat au barreau de Paris, dénonce une répression méthodique et préméditée, orchestrée selon lui par des unités de sécurité cagoulées épaulées par des milices civiles.

Dans sa déclaration, il rend hommage aux victimes et exprime son soutien total à la jeunesse togolaise, qu’il qualifie de « frappée dans sa chair, son cœur et sa dignité ». Selon Boko, ces violences s’inscrivent dans un continuum répressif entamé depuis plusieurs décennies : « Ces événements rappellent ceux d’avril 1991, de 2005 et d’août 2017. ». Il fustige l’inaction du régime face aux recommandations de la CVJR (Commission vérité, justice et réconciliation), restées lettre morte depuis leur publication en 2012.

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François Boko dénonce « un État failli »

François Boko va plus loin en dénonçant « un État failli » qui, malgré des financements internationaux importants pour renforcer l’encadrement républicain des forces de l’ordre, continue de sous-traiter la violence à des groupes paramilitaires. « Ce cycle de barbarie est une trahison des engagements démocratiques et un affaiblissement de la coopération sous-régionale », estime-t-il.

L’ancien ministre a également interpellé directement les partenaires internationaux du Togo. Il aévoqué l’exemple gambien de 2017, où la pression diplomatique et militaire avait poussé Yahya Jammeh à quitter le pouvoir. « Ce moment n’est-il pas arrivé pour le Togo ? », questionne-t-il. À ses yeux, le silence de la communauté internationale serait désormais « une faute et une caution à l’injustice ».

Par ailleurs, François Boko s’est adressé aux forces armées togolaises, qu’il a appelé à « retrouver l’honneur et la cohésion » et à ne pas continuer à être les instruments d’un régime rejeté par sa population. Il les exhorte à se ranger du côté du peuple, rappelant qu’aucune dictature n’a jamais eu raison d’un peuple éternellement.

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