Dix-huit mois après la prise de pouvoir par les militaires, le Niger a entamé, ce samedi, ses assises nationales pour fixer la durée de la transition et établir ses priorités. Lors de l’ouverture de la rencontre, le général Abdourahamane Tiani, l’actuel homme fort de Niamey, a insisté sur l’importance de cet événement dans la refondation du pays, tout en dénonçant les pressions étrangères.
Le Niger entre progressivement dans une phase décisive de sa transition politique avec l’ouverture des assises nationales. Ce samedi, gouverneurs, leaders religieux, représentants de la société civile, ainsi que des délégations venues du Burkina Faso et du Mali ont répondu présents. Retransmis en direct sur la télévision nationale, le discours inaugural du général Tiani a fixé les grandes lignes de cette consultation nationale.
« Il s’agit de définir les principes fondamentaux devant régir notre transition, de déterminer sa durée et d’établir nos priorités nationales », a déclaré le chef de la junte, rappelant également les « valeurs fondamentales devant guider la refondation de la République ».
Le général Tiani a aussi justifié le retard de l’organisation de ces assises, accusant certaines puissances occidentales et leurs « complices africains » de vouloir entraver la souveraineté du Niger. Un message fort qui s’inscrit dans le discours de rupture avec les anciennes alliances du pays, notamment avec la France.
Après cette allocution, les travaux ont démarré au sein de cinq commissions, abordant des thématiques telles que la paix et la sécurité, la refondation politique et institutionnelle, ou encore le développement économique.
Parmi les personnalités présentes, l’ancien président Issoufou Mahamadou a marqué de sa présence cet événement, avant de s’envoler pour le sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba. En revanche, l’absence remarquée de l’ancien Premier ministre Ibrahim Assane Mayaki, dont la participation était annoncée, a soulevé quelques interrogations.
Au terme de ces cinq jours d’échanges, un projet de charte de la transition doit être élaboré, apportant ainsi un premier cadre institutionnel pour la suite du processus. Si ces assises marquent une étape clé dans la définition de l’avenir du Niger, elles restent suspendues aux décisions finales de la junte et à la manière dont celles-ci seront accueillies par les Nigériens et la communauté internationale.