Transports urbains : le Bénin obtient plus de 100 milliards FCFA de partenaires internationaux pour 5 villes

Narcisse Aberekere
4 min

La Banque asiatique d’investissement dans les infrastructures accorde plus de 100 milliards FCFA au Bénin pour améliorer la circulation dans les cinq villes du Grand Nokoué. Ce financement servira au réaménagement des routes, au renforcement du transport public et à l’introduction progressive de motos électriques, tout en tenant compte des risques sociaux et environnementaux.

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Projet de transport urbain : le Grand Nokoué reçoit 200 millions de dollars pour moderniser ses routes et ses déplacements

Les villes du Grand Nokoué vont bientôt connaître une profonde mise à niveau de leur système de déplacement. La Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII) vient d’approuver un financement souverain de 200 millions de dollars, auquel s’ajoute l’appui de l’Association internationale de développement de la Banque mondiale. Cette enveloppe est destinée à améliorer la mobilité urbaine et à rendre les transports plus sûrs et plus accessibles à Cotonou, Sèmè-Podji, Porto-Novo, Abomey-Calavi et Ouidah.

Les autorités misent sur la rénovation de plusieurs axes routiers jugés essentiels au fonctionnement de l’agglomération, mais aussi sur une réorganisation du transport public. Le projet vise à mettre en service de nouveaux itinéraires et à doter les villes d’infrastructures pensées pour un usage combiné des différents modes de transport. L’un des volets les plus attendus concerne l’introduction progressive de taxis-motos électriques. Un essai grandeur nature précédera un déploiement plus large, avec un appui annoncé à la filière locale pour assurer la disponibilité et la maintenance de ces engins. Conscientes des conséquences possibles sur les revenus des conducteurs, les autorités prévoient un accompagnement pour faciliter la transition et proposer des solutions alternatives aux plus vulnérables.

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Le programme s’articule autour de plusieurs axes. Il s’agit de l’organisation du secteur, professionnalisation des opérateurs, développement du transport public multimodal, électrification des motos et appui institutionnel. L’ambition est d’améliorer le quotidien des usagers tout en préparant les villes à une croissance démographique rapide.

L’ampleur des travaux implique toutefois des précautions importantes. Le projet, classé à risques environnementaux et sociaux élevés, touche des zones sensibles du littoral lagunaire autour du lac Nokoué. Les impacts potentiels sur la biodiversité, les plans d’eau ou encore la gestion des batteries ont conduit à l’élaboration de nombreux outils de suivi et de prévention. La Convention de Ramsar a, après analyse des études soumises, validé le dispositif de sauvegarde proposé.

Les opérations entraîneront également des conséquences pour certaines populations riveraines. Plusieurs centaines de personnes ont été recensées comme affectées par les réaménagements prévus. Le plan de réinstallation adopté prévoit une compensation basée sur le coût réel de remplacement. La dimension genre a été prise en compte, avec notamment des mesures destinées à renforcer la sécurité des femmes dans les espaces de transport. Les risques d’abus et d’exploitation sexuelle sont évalués comme faibles mais feront l’objet d’un contrôle continu.

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Faut-il le souligner, un mécanisme de gestion des plaintes sera déployé, et les bailleurs mèneront des missions conjointes de suivi à intervalles réguliers. Un comité qui associe les représentants des autorités locales et de la société civile devra également suivre la mise en œuvre.

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