Trump met fin au Millennium Challenge Corporation

Casimir Vodjo
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Donald Trump, président des Etats-Unis

Washington a ordonné la fermeture du Millennium Challenge Corporation, l’une des principales institutions américaines d’aide au développement. Il s’agit d’une agence bilatérale d’aide étrangère des États-Unis indépendante distincte du Département d’État et de l’USAID.

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Le président Donald Trump a tranché : le Millennium Challenge Corporation (MCC), institution phare de la diplomatie économique américaine en Afrique, va cesser toutes ses activités. Créée en 2004 sous l’administration Bush, cette agence avait pour mission de financer des projets d’infrastructures dans les pays en développement, sur la base de critères de bonne gouvernance et de transparence.

L’annonce, relayée mercredi 23 avril par un mémo interne, indique une fermeture imminente de l’institution. La Commission pour l’efficacité gouvernementale, dirigée par Elon Musk, aurait préconisé une réduction massive des effectifs avant que la décision ne soit officialisée. Lors d’une réunion avec les salariés, un haut responsable du MCC a confirmé que l’agence allait être dissoute, mettant fin à ses engagements dans de nombreux pays.

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Des chantiers suspendus, des pays affectés

Le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Népal et la Mongolie figurent parmi les pays bénéficiant d’un sursis technique. Le MCC pourra y maintenir temporairement ses opérations pour sécuriser les chantiers en cours. Mais dans la majorité des cas, les projets, notamment la construction de routes ou d’infrastructures énergétiques, pourraient être laissés à l’abandon, sans perspectives d’achèvement rapide.

La Côte d’Ivoire, par exemple, où un important projet routier touche à sa fin, espère un délai d’achèvement prolongé. Le Sénégal, quant à lui, bénéficie de trois mois supplémentaires pour finaliser ses travaux, même si rien ne garantit leur achèvement.

Un contrepoids à la Chine qui disparaît

Avec plus de 17 milliards de dollars investis depuis sa création, le MCC était devenu un acteur clé du développement en Afrique. Sa disparition interroge sur la stratégie globale des États-Unis face à la Chine, dont la présence sur le continent ne cesse de croître.

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En 2024, les échanges entre la Chine et l’Afrique ont atteint près de 168 milliards de dollars au premier semestre. L’abandon du MCC risque ainsi de laisser un vide que Pékin pourrait s’empresser de combler.

« C’est incompréhensible, surtout si l’objectif est de contrer l’influence chinoise », a commenté une employée du MCC citée par l’AFP. Elizabeth Hofman, directrice pour l’Amérique du Nord de l’agence, a rappelé que l’approche du MCC « responsabilise les gouvernements partenaires et lutte efficacement contre les influences étrangères néfastes comme la Chine ».

La fermeture du MCC s’inscrit dans une logique plus large du retrait américain des mécanismes traditionnels d’aide au développement. Après avoir largement réduit les activités de l’USAID, Donald Trump confirme son orientation isolationniste, rompant avec plusieurs décennies de diplomatie d’influence via l’investissement à l’étranger.

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Journaliste expérimenté originaire du Bénin, Kpenou Casimir Vodjo évolue dans le paysage médiatique depuis 2018. Titulaire d'une licence professionnelle en journalisme, il a commencé sa carrière en tant que stagiaire à BENIN WEB TV, un média en ligne influent dans son pays. Animé par une passion inébranlable pour l'information et une ambition affirmée, il a gravi les échelons, passant de stagiaire à journaliste rédacteur et animateur. En 2019, il accède au poste de Chef du Desk International, où il affine son expertise sur les questions internationales. Quatre ans plus tard, en 2023, il est désigné représentant de BENIN WEB TV au Niger. Actuellement Rédacteur en Chef d'Africaho, l'un des principaux médias en ligne du Bénin, Casimir Vodjo a également collaboré avec plusieurs organes de presse internationaux, notamment ActuNiger, Benbere et L'Œil du Sahara. Son engagement envers la véracité de l'information l'a conduit à se spécialiser dans la vérification des faits ( fact-checking), une expertise acquise à travers une formation de Code for Africa. Il est membre actif de l'African Fact-Checking Alliance, le plus grand réseau africain de vérification des faits, et fait partie de la communauté Wikipédien en Résidence (WiR) pour l'Afrique francophone et a publié plusieurs articles de fact-checking référencés. Fidèle à ses valeurs, il reste déterminé à promouvoir l'intégrité journalistique et à garantir une information fiable et vérifiée au service du public.
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