Le Togo est-il au bord d’une crise sanitaire au sein des maternités ? C’est ce que l’on est bien tenté de croire au regard des conséquences déplorables de la grève des assistants médicaux qui, de leur posture d’acteurs essentiels dans la prise en charge des urgences obstétricales, dénoncent depuis longtemps des conditions de travail précaires et un manque de reconnaissance de leur expertise par les autorités sanitaires.
Selon les informations parvenues de sources proches des professionnels de la santé à Lomé, cette situation a finalement atteint un point critique, poussant ces professionnels de santé à un arrêt de travail pour faire entendre leurs revendications légitimes.
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Des constats choquants
Dans les maternités affectées comme l’hôpital Sylvanus Olympio, le plus grand hôpital public de la capitale togolaise, les conséquences de cette suspension sont alarmantes. Un reportage réalisé par Emmanuelle Sodji et Raphaël N’Talé de France 24 fait d’ailleurs état de quelques unes de ces conséquences qui provoquent de graves répercussions sur la santé des femmes en état d’accoucher.
Il s’agit notamment de retards dans les interventions chirurgicales urgentes, manque de suivi médical adéquat pour les femmes en travail, et risques accrus de complications graves pour les patientes et les nouveau-nés pour la plupart. Une situation qui laisse les agents de santé qui exercent dans cet hôpital dans un état émotionnel de grande perplexité. “On est obligé maintenant de sélectionner un peu. Il arrive parfois qu’on est 2 à 3 accouchements en meme temps. Donc si elles sont dans le couloir, elles peuvent accoucher dans le couloir”, confie un médecin.
En 2023, nous avons réalisé autour de 3000 césariennes. Et sur les 3000 césariennes, le gynécologue n’a opéré qu’une vingtaine.
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Les autorités sanitaires togolaises invitées à une action urgente
Les témoignages des familles et des membres du personnel soignant témoignent d’une situation de crise humanitaire imminente, exacerbée par une incapacité croissante à répondre aux besoins médicaux les plus urgents.
Face à cette situation désespérée, les autorités sanitaires togolaises sont interpellées pour trouver une solution rapide et durable afin de rétablir les services obstétricaux essentiels. La mobilisation des ressources nécessaires pour répondre aux revendications des assistants médicaux et pour assurer une reconnaissance appropriée de leur rôle vital dans le système de santé est devenue une priorité absolue.
L’urgence est désormais de garantir un accès ininterrompu aux soins obstétricaux de qualité, essentiels à la santé maternelle et infantile au Togo.