Le leader religieux qui avait interdit la vaccination des enfants dans sa communauté dans la commune de Natitingou a été présenté au procureur. Les autorités sanitaires relancent la campagne dès ce 23 juillet 2025, avec un accent particulier sur les zones réticentes.
Le pasteur à l’origine du blocage de la campagne anti-polio à Peporiyakou a été présenté au procureur de la République ce mardi 22 juillet. L’homme de foi avait empêché l’administration du vaccin dans sa communauté, prétextant des raisons religieuses. Pourtant, son lieu de culte, selon les autorités, ne disposait « d’aucune autorisation légale ».
Son arrestation par la Police Républicaine avait suscité de vives réactions dans la localité, mais elle a aussi ouvert la voie à une reprise de la campagne de vaccination, notamment dans les locaux mêmes de son église.
Contacté par Fraternité Fm, le chef de l’arrondissement de Peporiyakou, Basile Manè, a confirmé que la résistance à la vaccination restait vive dans la zone. « Plusieurs parents continuent de s’opposer à la vaccination, avançant leur foi comme principale justification », a-t-il confié. Ce phénomène complique la tâche des agents de santé déployés dans le cadre de la campagne de rattrapage.
Malgré les nombreuses séances de sensibilisation menées depuis l’apparition d’un cas de poliomyélite dans la région, certains habitants maintiennent leur refus d’adhérer au programme vaccinal, mettant en péril l’immunité collective.
Reprise de la campagne de vaccination dans la localité
Face à cette situation, les autorités sanitaires ont décidé de relancer la campagne de vaccination dès ce mercredi 23 juillet 2025, y compris dans les lieux initialement inaccessibles comme l’église du pasteur interpellé. L’objectif est clair : éviter une propagation du virus de la polio et protéger tous les enfants, en particulier ceux déjà exposés.
La mobilisation des équipes de santé et des relais communautaires s’intensifie pour rassurer les familles, déconstruire les fausses croyances et garantir une couverture vaccinale suffisante dans l’arrondissement.
L’affaire met en lumière le poids des croyances religieuses dans la perception des politiques sanitaires, et les défis qu’elles peuvent poser dans un contexte de lutte contre les épidémies. La présentation du pasteur au procureur sonne comme un signal fort lancé par l’État béninois en faveur de la protection des droits des enfants et du respect des normes de santé publique.
En relançant la campagne sur le terrain, y compris dans les zones les plus réticentes, le gouvernement affiche sa détermination à éradiquer la poliomyélite et à préserver l’avenir sanitaire des plus jeunes, malgré les résistances sociales et spirituelles.
