“Vidomègo”au Bénin : une femme dans les mailles de la police à Bassila

Touré Soulémane
Lecture : 3 min
Vidomègon, une femme arrêtée à Bassila

Dans la commune de Bassila, au Nord du Bénin, une femme a été interpellée par les forces de l’ordre et de Sécurité pour trafic d’enfants. Elle aurait persuadé deux filles mineurs pour ensuite les conduire à Cotonou pour des travaux ménagers communément appelés “vidomègo”.

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C’est une pratique bannie mais pourtant récurrente dans cette région du pays. Deux filles qui n’ont pas encore la majorité d’âge devraient rejoindre la capitale économique du Bénin, sous la manœuvre d’une dame apparemment habituée à cette pratique. La scène s’est passée à Aoro, dans l’arrondissement de Bassila, département de la Donga. Joint par Africaho, la nouvelle de l’arrestation de la dame a été confirmée par Issa Sabirou, un élu local de la Commune.


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La Mairie pourtant à l’œuvre

Selon les explications du Conseiller Communal, “de nombreux cas comme ça sont arrivés où c’est dans le bus que les forces de l’ordre viennent descendre ces personnes”. C’est exactement ce qui s’est passé avec cette dame et les deux filles qui étaient en direction de Cotonou, lorsqu’elles ont été appréhendées par la police. “À chaque session que tenons à la Mairie, nous réservons un point sur ce volet ensemble avec les responsables policiers de la commune. Il y a également des ONG qui notamment sensibilisent nos populations sur cette pratique”, a indiqué Issa Sabirou

Pour l’heure, la dame est placée en garde à vue en attendant sa comparution devant le procureur de la République près le tribunal de Djougou le 27 août 2024 prochain. Par ailleurs, jusqu’au cœur de la nuit, on peut voir à Cotonou des enfants livrés à tous les dangers près du stade de l’Amitié ou aux abords de Dantokpa. Au Bénin, on les appelle “vidomègon” (les « enfants placés » en fon, la langue la plus parlée du pays. Le phénomène est également répandu au Togo et au Nigeria voisins.

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Selon l’UNICEF, ils seraient près de 200 000 en Afrique de l’Ouest. A Dantokpa, on en compterait 5 000, d’après l’ONG Espoirs d’enfants. Que faire pour réellement mettre fin à ce fléau ? Seuls le ministère des Affaires sociales et les autorités au haut niveau du pays pourront apporter une solution à ce phénomène.

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