Vodun Days au Bénin : l’Eglise Catholique opine sur l’esprit des festivités

Loan Tamin
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Les Vodun Days, une célébration annuelle riche en spiritualité et en tradition, ont illuminé les rues pittoresques de la ville côtière de Ouidah au Bénin. L’évènement à la fois touristique, culturel et cultuel s’est déroulé dans une ville où cohabitent diverses sensibilités religieuses. Ouidah qui a toujours abrité la célébration de cette fête a notamment été le point de convergence de milliers de fidèles et de visiteurs qui ont afflué pour participer à ces célébrations uniques.

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Mais tout comme les autres confessions religieuses – évangéliques, musulmans, ECKistes, etc. – l’Eglise catholique a elle aussi, vécu les festivités marquant la première édition des Vodun Days à Ouidah. C’est d’ailleurs ce que le père Herman Juste Nadohou-Awanou, curé de la paroisse Sacré-Cœur de Ouidah a confié au journal Bénin Intelligent. Pour lui, les prêtres catholiques ont vécu la fête « avec sérénité et foi, sans discrimination, ni vexation, et ceci dans le sillage de de la déclaration de l’Eglise sur les religions non-chrétiennes, Nostra aetate du Vatican II, qui est un appel à la fraternité universelle, qui exclut toute discrimination ».


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Le prêtre estime que les vrais spirituels ne s’affrontent pas, mais qu’ils partagent plutôt une certaine harmonie et une tolérance qui garantissent la paix et la bonne cohabitation entre eux. Et pour cela, il appelle à considérer toute religion comme canal de spiritualité et travailler à ce que les fidèles des religions soient plus spirituels. Quant au dialogue interreligieux dans la ville de Ouidah, l’homme de Dieu a déclaré qu’il est au beau fixe et « se passe sans couacs, ni adversité, mais dans le respect mutuel. Et il existe plusieurs cadres de dialogue », fait savoir le père Herman Juste Nadohou-Awanou.

L’enseignant d’anthropologie des religions à l’université de Parakou relève cependant que le dialogue interreligieux avec les dignitaires du culte endogène n’est pas toujours chose aisée, contrairement à celui avec les églises évangéliques et les mosquées. Sur ce plan, « des missionnaires étrangers nous ont devancés », affirme le père Herman Juste Nadohou-Awanou en citant Mgr François Steinmetz qui était très ami aux dignitaires du culte endogène. « C’est lui qui a sollicité les adeptes de temple de Python pour l’aider à construire sa basilique à Ouidah, dans le ramassage du sable et du gravier », témoigne-t-il.

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Un discours mélioratif sur le vodun

Le curé de la paroisse Sacré-Cœur de Ouidah, se réjouissant des relations pacifiques entre les adeptes du culte vodun et l’Eglise Catholique aujourd’hui ne tient pas un discours péjoratif sur le vodun et ne saurait en tenir. « Ne recyclons pas les discours du passé sous prétexte que nous dénonçons des discours péjoratifs, mais proposons des choses nouvelles dans des discours mélioratifs pour avancer », a-t-il nuancé.

Pour lui, les ‘’Vodounons’’croient en Dieu, puisque Dieu est présent au cœur du panthéon vodun et surtout situé au sommet des divinités. « (…) Mais nous serons plutôt très exigeants vis-à-vis d’eux pour leur bien et pour qu’ils ne restent pas à la traîne. Qu’ils aient des couvents sérieux d’initiations reconnues et non des gens qui profitent de l’influence vodun pour escroquer », préconise le père Herman Juste Nadohou-Awanou.

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