Dans l’affaire du vol présumé de 28 tonnes de carburant à la base navale de Cotonou, le parquet spécial de la CRIET a requis, jeudi 6 mars 2025, cinq ans de prison dont deux fermes et deux millions FCFA d’amendes contre l’ex-commandant de la base et trois autres militaires marins. Un autre officier encourt une peine de cinq ans dont douze mois fermes. Deux commerçants, poursuivis pour recel et blanchiment de capitaux, risquent des sanctions similaires.
Le procès de l’affaire de détournement présumé de carburant au sein de la Marine nationale béninoise s’est poursuivi ce jeudi 6 mars 2025 à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET). Au cœur du dossier, plusieurs militaires marins sont poursuivis pour abus de fonction, recel de vol et blanchiment de capitaux. Certains sont détenus provisoirement, tandis que d’autres comparaissent sans mandat de dépôt.
Parmi les principaux accusés figurent l’ex-commandant de la Base navale de Cotonou, Bléké, ainsi que trois militaires marins : Bayikenam, Montcho et Yatakpara. Selon le ministère public, leur responsabilité est engagée dans cette affaire, notamment celle de l’ex-commandant, qui, en sa qualité de chef de la base, ne pouvait ignorer le détournement présumé des 28 tonnes de gasoil.
Lors de l’audience, rapporte Libre Express, le parquet spécial de la CRIET a requis à leur encontre cinq ans de prison, dont deux ans fermes, assortis de deux millions FCFA d’amendes chacun. Contre un autre militaire marin, nommé Francky, poursuivi pour abus de fonction, le ministère public a demandé une requalification des charges en recel d’abus de fonction et a requis cinq ans de prison dont douze mois fermes, avec la même amende.
Deux commerçants dans le collimateur de la justice
L’affaire ne concerne pas uniquement des militaires. Deux commerçants, accusés de recel de vol et de blanchiment de capitaux, sont également dans le viseur de la justice. Le parquet a sollicité la requalification des charges en « recel d’abus de fonction » et requis cinq ans de prison dont douze mois fermes, accompagnés de deux millions FCFA d’amendes.
En revanche, pour sept autres prévenus, notamment des militaires poursuivis sans mandat de dépôt, le ministère public a plaidé la relaxe au bénéfice du doute, estimant que l’enquête n’avait pas apporté de preuves suffisantes pour établir leur culpabilité.
Les avocats de la défense, dénonçant un dossier fragile et des accusations non fondées, ont plaidé la relaxe pure et simple de leurs clients. Le tribunal, après avoir entendu les parties, a renvoyé son verdict au jeudi 3 avril 2025.