Les principaux pays producteurs de cacao réclament un report d’au moins deux ans pour se conformer au règlement européen sur la déforestation. Ils appellent l’Union européenne à fournir l’intégralité des documents nécessaires et à activer la plateforme de gestion des données avant l’entrée en vigueur de cette loi en décembre.
La loi de l’Union Européen portant sur la lutte contre la déforestation adoptée le 19 avril 2023, pèse sur certains pays producteurs de cacao. Dans une déclaration signée à Abidjan, siège de l’Organisation internationale du cacao, ces pays ont estimé que les délais de mise en œuvre sont « irréalistes » compte tenu des exigences complexes du règlement, notamment la géolocalisation des parcelles et l’établissement d’un système complet de traçabilité. Ils admettent également que ce système n’est toujours pas opérationnel, à moins de 100 jours de l’entrée en vigueur de la loi. Ils reprochent à cet effet, à la Commission européenne de n’avoir pas encore fourni l’intégralité des documents nécessaires ni activé la plateforme de gestion des données.
Demandes des producteurs
Les pays producteurs mettent en garde contre une mise en œuvre précipitée du règlement, qui pourrait nuire aux petits producteurs en les excluant du marché européen. Ils demandent un délai supplémentaire de deux ans d’éviter d’aggraver l’instabilité sur un marché déjà perturbé. Une demande également soutenue par plusieurs acteurs de l’industrie, comme l’Association européenne du chocolat. Enfin, ils sollicitent un appui technique et financier de l’Union européenne et des industriels pour une mise en conformité sans impact négatif sur les revenus des planteurs.
À rappeler que le Parlement européen a adopté une loi stricte qui interdise la vente de marchandises liées à la déforestation et à la dégradation forestières. Ce règlement, qui entrera en vigueur dans trois mois, vise à garantir que les fèves de cacao importées en Europe ne proviennent pas de terres déforestées après janvier 2021. Il est entré en vigueur le 29 juin 2023 et s’appliquera à l’ensemble des États membres à partir du 30 décembre 2024.