Après le Mali et le Niger, le Burkina Faso va-t-il aussi rompre toute relation avec l’Ukraine ?

Paul Danongbe
Lecture : 4 min
Ibrahim Traoré, Président du Burkina Faso.

Le Niger a annoncé ce 6 août 2024 la rupture immédiate de ses relations avec l’Ukraine. Cette décision survient deux jours après que le Mali, un autre allié proche du Niger, ait pris une mesure similaire. Le Burkina Faso, aussi membre de l’Alliance des Etats du Sahel va-t-il leur emboiter le pas ?

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Les trois pays de la Confédération de l’Alliance des Etats du Sahel semblent bien agir en solidarité contre l’Ukraine. Après le Mali qui a rompu dimanche, ses relations diplomatiques avec le pays dirigé par le président Volodymyr Zelensky, c’est autour du Niger de prendre la même décision.

Faut-il le rappeler, la rupture des relations entre le Mali et l’Ukraine fait suite en effet, à une lourde défaite infligée fin juillet à l’armée malienne et aux paramilitaires russes de Wagner à Tinzaouatène, près de la frontière algérienne. Bamako a alors accusé Kiev d’avoir soutenu des groupes terroristes lors de cette bataille. Une vidéo de l’Ambassadeur de l’Ukraine au Mali a d’ailleurs conforté la décision des autorités maliennes a-t-on appris.

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En solidarité avec le Mali, le Niger a décidé de rompre ses relations avec l’Ukraine. Le colonel-major Amadou Abdramane, porte-parole du gouvernement nigérien, a notamment dénoncé « des actes d’agression caractérisés » de la part de Kiev, qu’il considère comme un soutien au terrorisme international.


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Fin juillet, des combats entre des rebelles du Cadre stratégique permanent (CSP) et des jihadistes du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (JNIM) ont conduit à la mort de nombreux soldats maliens et paramilitaires russes de Wagner à Tinzaouatène. Après ces affrontements, un porte-parole des services de renseignement ukrainiens a affirmé que l’Ukraine avait fourni des informations qui ont contribué aux succès militaires contre les forces russes.

Le gouvernement du Niger a qualifié les propos ukrainiens de « subversifs et inacceptables » et a annoncé qu’il saisirait le Conseil de sécurité des Nations Unies pour examiner l’agression ukrainienne. Il a également exprimé sa déception face au silence de l’Union africaine. De son côté, l’Ukraine a rejeté les accusations formulées par le Mali et regretté la rupture des relations, la qualifiant de « précipitée ».

Le Burkina Faso, le suivant ?

Connaissant l’approche commune développée depuis plusieurs années par les trois pays – et ceci, surtout depuis les putschs – le Burkina Faso risque de prendre la même décision. Car, désormais en alliance contre plusieurs organisations, et tout particulièrement la CEDEAO, le Mali, le Niger et le Burkina Faso entendent mutualiser leurs forces dans plusieurs domaines. Et c’est sur le plan sécuritaire que cette solidarité affichée est apparente. Tout dernièrement, Ibrahim Traoré n’a pas hésité déployer sur le sol malien, des soldats burkinabè pour appuyer leurs frères d’armes maliens. L’Ukraine pourra-t-elle continuer à entretenir des rapports diplomatiques avec le Burkina Faso? Les prochaines semaines vont pouvoir situer chacun sur la question.

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