Au Burkina Faso, l’armée ouvre une enquête sur une vidéo de mutilation de cadavre

Mohamed Fousso
Lecture : 2 min

Au Burkina Faso, l’Etat-major a annoncé l’ouverture d’une enquête après la publication d’une vidéo de mutilation de cadavre qui a déclenché une vague d’indignation dans le pays.

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Une vidéo choquante diffusée récemment sur les réseaux sociaux a provoqué une vive émotion au Burkina Faso. D’une durée d’environ deux minutes, la vidéo montre des hommes identifiés comme des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP) mutilant le corps d’un homme, dans une scène d’une extrême violence. Face à l’indignation suscitée, l’état-major burkinabè a réagi dimanche en annonçant l’ouverture d’une enquête pour vérifier l’authenticité de la vidéo et identifier les responsables.

Dans la vidéo de mutilation, les hommes exhibent la tête et les membres du cadavre, tout en exprimant des sentiments de victoire. « Nous les avons battus », s’exclame l’un d’eux en montrant la tête sectionnée. Un autre ajoute : « Que Dieu bénisse les VDP ». Les participants parlent en dioula, une des langues officielles du Burkina Faso, mais la localisation et la date des faits restent inconnues.

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Les images ont circulé sur des groupes WhatsApp privés, et bien que certains activistes en exil aient condamné ces actes, peu de Burkinabè osent s’exprimer publiquement. Dans un contexte marqué par la lutte contre le terrorisme, les critiques envers les forces de défense, dont les VDP, sont souvent perçues comme de la démoralisation ou une entrave à cette lutte.

Réaction de l’état-major sur la vidéo

Face à la pression, l’état-major burkinabè a publié un communiqué dimanche soir. Il condamne un « acte inqualifiable » qui va « à l’encontre des valeurs militaires et morales » inculquées aux membres des forces armées et aux VDP. « Ces agissements transgressent les règles d’engagement des unités sur le terrain », précise le communiqué.

L’armée burkinabè, régulièrement accusée d’exécutions extrajudiciaires, a jusqu’ici démenti ces accusations, attribuant parfois ces crimes à des groupes armés utilisant des équipements militaires.

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