Élu en avril dernier en tant que candidat indépendant, le président gabonais a annoncé le lancement officiel de sa formation politique pour le samedi 28 juin. Une initiative qui suscite déjà des réactions au sein de la classe politique.
Brice Oligui Nguema annonce la création de son propre parti politique. Le nouveau président élu au Gabon, a fait l’annonce lui-même dimanche 22 juin la création de son propre parti politique. Le lancement officiel de cette nouvelle formation est prévu pour le samedi 28 juin 2025, lors d’un rassemblement au Palais des sports de Libreville.
Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, le chef de l’État s’est exprimé debout, sous un arbre, entouré d’une dizaine de personnes. « Le suffrage universel que vous m’avez accordé exige désormais la mise en place d’un outil politique capable de rassembler toutes les énergies constructives de notre nation », a-t-il déclaré, appelant les Gabonais à participer à l’assemblée générale fondatrice.
Le président élu, par ailleurs, ancien général, avait remporté la présidentielle du 12 avril 2025 avec une large majorité, après s’être présenté sans étiquette politique. Depuis son accession à la tête de l’État, il a troqué l’uniforme militaire pour le costume civil.
Une décision qui fait réagir
L’annonce présidentielle intervient quelques jours après l’adoption, par l’Assemblée nationale, d’un projet de loi visant à rationaliser le paysage politique national, rapporte principalement RFI. Ce texte, voté le 17 juin – précise le média français – prévoit de réduire le nombre de partis politiques reconnus de 103 à seulement trois ou quatre. Et ceci, conformément aux recommandations issues du dialogue national inclusif d’avril.
Du côté de l’opposition, la décision du président de créer un parti ne fait pas l’unanimité. Jean-Rémy Yama, figure notable de l’opposition, reconnaît pour sa part le droit du chef de l’État à fonder une formation politique, mais critique son opportunité. « Cette initiative n’était pas nécessaire car la Constitution donne tous les pouvoirs au président, à tel point qu’il n’a même plus besoin de majorité à l’Assemblée », a-t-il déclaré. Ce dernier redoute ainsi la mise en place d’« un PDG bis », en référence à l’ancien parti dominant, le Parti démocratique gabonais. Jusque-là, le nom de la nouvelle formation politique du président Oligui Nguema n’a pas encore été dévoilé.