Au Mali, des intellectuels alertent sur des « dérives » du pouvoir Goïta

Paul Danongbe
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Assimi Goïta, Président de la République du Mali.

Seize personnalités maliennes, issues du monde académique et professionnel, ont publié une tribune appelant à la préservation de la République et des libertés fondamentales. Ce texte intervient dans un contexte de forte répression politique.

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Datée du 19 mai et rendue publique ce mercredi, la tribune signée par seize intellectuels – écrivains, juristes, économistes, médecins et ingénieurs – alerte sur les atteintes répétées à l’État de droit sous la Transition malienne. Le document consulté par Africaho dénonce notamment une gouvernance autoritaire et réclame un retour à l’ordre constitutionnel.

Cette prise de position, apprend par ailleurs RFI, survient une semaine après la dissolution de toutes les organisations politiques par les autorités de transition, en pleine vague de répression visant les mouvements pro-démocratie.

Des dérives autoritaires pointées

« La loi du plus fort prévaut de plus en plus », écrivent les signataires, parmi lesquels figure un ancien ministre et plusieurs ex-membres de partis politiques désormais interdits. Le texte décrit des arrestations ciblées et la disparition progressive des voix critiques vis-à-vis du pouvoir militaire.

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Les auteurs de la tribune affirment qu’il n’y a « aucune volonté manifeste » de la part des autorités de sortir du régime d’exception instauré depuis cinq ans. Ils dénoncent notamment l’absence d’élections libres et crédibles, privant ainsi les citoyens de leur droit à participer à la vie publique.

Appel au dialogue et à la justice

Les signataires appellent à la libération immédiate des prisonniers d’opinion, à la définition d’un nouveau calendrier électoral, et à l’instauration d’une justice indépendante, crédible et équitable. Ils plaident aussi pour un dialogue ouvert avec l’ensemble des acteurs politiques.

Certains des signataires avaient pourtant participé activement à la Transition, notamment aux Assises nationales de la refondation ou à l’élaboration de la nouvelle Constitution. Un texte censé garantir les libertés fondamentales, auquel le président de la Transition a juré fidélité.

« L’indifférence serait assimilable à de la complicité », conclut la tribune sur la préservation de la République, qui se veut un signal d’alerte face à la dérive autoritaire du pouvoir en place.

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