Avion présidentiel et contrats militaires : la justice malienne relance le procès de 09 hauts responsables

Touré Soulémane
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Cour d'Appel de Bamako

Le procès des détournements de fonds publics liés à l’achat d’un avion présidentiel et d’équipements militaires reprend à Bamako ce jeudi 22 mai 2025. Suspendu depuis novembre 2024, neuf (09) anciens ministres et hommes d’affaire sont poursuivis dans ce dossier.

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Après six mois d’interruption, le procès des affaires de l’avion présidentiel et des contrats militaires surfacturés reprend ce jeudi 22 mai devant la cour d’assises de Bamako. En effet, cette affaire de la lutte contre la corruption au Mali, remonte à 2014 et concerne plus de 130 milliards de francs CFA de fonds publics présumés détournés. Neuf anciens hauts responsables ( ministres, militaires et hommes d’affaires) sont mis en cause.

Ainsi, parmi les figures centrales du dossier figure notamment Bouaré Fily Sissoko, ex-ministre de l’Économie, incarcérée depuis près de quatre ans. Une détention provisoire bien au-delà de la durée légale, qui continue de susciter la controverse. Aujourd’hui, elle est hospitalisée depuis un mois et demi, affectée par plusieurs pathologies. Son avocat, Me Djanguina Tounkara, affirme qu’« elle n’est pas en état de comparaître, ni physiquement, ni psychologiquement », en s’appuyant sur un certificat médical émis par l’Hôpital du Mali. Malgré de nombreuses demandes, toutes ses requêtes de libération provisoire ont été rejetées.

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Un climat d’incertitude judiciaire

Mais la reprise du procès intervient aussi dans un climat d’incertitude judiciaire. Depuis sa suspension en novembre dernier pour permettre l’audition de nouveaux témoins (laquelle a finalement eu lieu), la composition de la cour a profondément changé. Sur les cinq membres, quatre ont été remplacés, seul le président étant maintenu en poste. Selon des sources judiciaires citées par RFI, ces changements sont dus à des nominations dans d’autres juridictions ou à des indisponibilités personnelles.

Cette recomposition soulève des questions de procédure : le procès, pourra-t-il reprendre là où il s’était arrêté ? Ou faudra-t-il repartir de zéro ? Pour beaucoup d’observateurs, la réponse à cette question conditionnera la suite de ce feuilleton judiciaire qui tient le pays en haleine depuis plus de dix ans.

Ces deux affaires cristallisent les débats sur l’impunité et la transparence dans la gestion des fonds publics au Mali. Pourtant, entre absences d’accusés, lenteurs procédurales et obstacles de santé, le chemin vers une décision judiciaire semble encore long et semé d’embûches.

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Soulémane Touré, journaliste béninois, diplômé des Sciences de l’Information et de la Communication. En poste à Africaho, je suis dispose d'une solide expérience dans la presse en ligne. Contact : 01 56121216 - sulassanabambitoure@gmail.com
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